L’usine à chaux des Grands-Crêts au-dessus de
Vallorbe
Sur ces anciennes cartes postales de Vallorbe un
groupe de bâtiments blancs, sur la gauche, perdus dans la forêt, attirait mon
attention.
Après quelques recherches, il fut assez facile
d’identifier l’ancienne usine à chaux des Grands-Crêts.
Convocation à l'Assemblée générale de 1908
Un peu de publicité pour ses produits :
Convocation à l'Assemblée générale de 1908
Un peu de publicité pour ses produits :
En 1902 dans le journal La Liberté
Un livre relatant l’histoire de Vallorbe note :
« De
1870 à 1933, aux Grands-Crêts, fonctionne une usine produisant des chaux silosées
éminemment hydrauliques servant à la fabrication du ciment.
On
en voit encore les ruines ».
Carte
Siegfried de 1934
Grands-Crêts.
887 m.
Usine
pour la fabrication de chaux hydraulique à 1,2 km S.-O. de Vallorbe.
L’emplacement s’appelait autrefois le Plan du Chalet, nom qui figure encore sur
l’atlas Siegfried.
8
bâtiments, dont 5 constituent les usines, silo et places d’extinction, avec 6
fours. L’exploitation de la matière première se fait dans une carrière située
au-dessus de l’usine, avec laquelle elle est reliée par une vois funiculaire.
On
exploite la pierre hydraulique en souterrain.
Ces galeries souterraines existent encore et ont
allumé la curiosité des spéléologues qui en ont fait l’inventaire complet ces
dernières années.
Ils ont également réalisé un site fort bien fait qui décrit l’histoire de cette usine et présente le plan des diverses galeries abandonnées :
L’activité de cette usine cessera en 1933 et les
bâtiments d’exploitation seront dynamités en 1942.
Concernant la fin de l'activité de cette usine (1933) après une fusion avec la Société des chaux et ciments de la Suisse romande, en 1919, l'Encyclopédie vaudoise commente ainsi la chose :
Rumeur de fermeture en 1925, déjà
C'est la Gazette de Lausanne du 27 août 1925 qui le signale, je cite :
"Mise au point
M. Alfred Glardon, ingénieur, administrateur délégué de la Société des Usines des Grands-Crêts et membre du Conseil d'administration de la Société des chaux et ciments de la Suisse romande nous écrit : Dans son numéro 233 du 24 août la Gazette de Lausanne annonce que la Société des chaux et ciments de la Suisse romande a décidé la fermeture momentanée des Usines des Grand-Crêts, fabrique de chaux hydraulique à Vallorbe et en indique les motifs.
Le Conseil d'administration de la société précitée n'a, jusqu'à ce jour, pris aucune décision à ce sujet.
Nous avons soumis cette lettre à notre correspondant de Vallorbe qui y répond en ces termes :
Nous sommes particulièrement heureux que les renseignements que nous donnions se révèlent en partie erronés ou du moins exagérés. les ouvriers de l'usine qui avaient reçu quelques avertissements ont répandu cette fausse nouvelle."
Accident de travail
Des accidents de travail se produisent aussi à l'usine
Ainsi le 24 décembre 1900 la Gazette de Lausanne signale que :
Vallorbe
Vendredi matin à l'Usine de Chaux des Grands Crêts un ouvrier italien Pietro Conti àgé de 22 ans voulant remettre sur sa poulie une courroie tombée a été saisi par l'arbre de transmission faisant plus de trois cent tours à la minute. Son vêtement de forte toile a malheureusement résisté et , bien que les machines aient été de suite arrêtées, il a été entraîné dans le mouvement rotatif de l'arbre et a succombé presque instantanément à des lésions internes.
Ce qui l’en reste en 2012
Quelques entrées des anciennes galeries
Comme déjà dit, l’accès à ces anciennes galeries est
réservé à des spéléologues expérimentés.
Pour cette raison la Municipalité de Vallorbe a
préféré en interdire l’accès.
Ruines des anciens bâtiments dynamités en 1942
Et voici le seul bâtiment ayant survécu après la fin
des activités de l'usine.
Ancien
bâtiment de l'usine du four à chaux, juste en dessous de la ligne de chemin de fer Le
Day-Le Pont
Avril 2020
Selon sa propriétaire actuelle, lorsque l'usine était en activité, le rez de cette élégante bâtisse abritait les laboratoires.
A
l’étage se trouvaient les appartements du directeur et du contremaître.
Je
connaissais enfin l’origine de ce bâtiment qui m’a longtemps intrigué.
Et je découvrais pourquoi une telle
bâtisse avait été construite au milieu des bois de Vallorbe.Mais une autre carte postale me posait un problème, celle ci :
Mais selon M. Brouze, boulanger et fin connaisseur de l'histoire de Vallorbe, ce bâtiment situé en dessous de celui qui existe encore a été détruit.
Il a donc disparu du paysage comme l'usine.
C'est peut-être le bâtiment dont la destruction est décidée par la commune de Vallorbe en 1944.
( Voir Archives de la Feuille d'avis de Lausanne (FAL) du 30.12.1944).
Le même article signale la vente du bâtiment existant pour Fr. 7'500.- avec 1350 m2.
Production de champignons
En 1945 la commune loue une galerie (sans doute la N° 2 des spéléologues) pour y produire des champignons.
La location sera de fr.500.- pour la première année et fr.1'200.- pour les suivantes.
(FAL du 2.5.1945)
J'ignore quelle fut la durée de l'exploitation.
Mais il en reste quelques vestiges bien cachés dans la dite galerie.
La recluse des Grands-Crêts
La FAL du 10 mars 1965 signale ce fait un peu insolite, je vous laisse lire l'article.
Qui était cette dame et qui était son compagnon ?
On ne le saura peut-être jamais.
Il faut dire que l'endroit se prête bien à une vie un peu solitaire.
Buongiorno, mi chiamo Emanuela Suardi e vivo in Italia.
RépondreSupprimerHo trascorso le vacanze estive a Vallorbe per molti anni presso gli zii che lavoravano all'Usines Métallurgiques.
Il mio bisnonno,Luigi Santi, ha abitato nei pressi della miniera con la sua famiglia e ha lavorato nella miniera. Alcuni dei figli hanno abitato e lavorato a Vallorbe. Mio padre stesso Suardi Giovanni è nato a Vallorbe e sua sorella Elena Sequi vi abita tuttora. Mi piacerebbe sapere, se possibile, quale ruolo copriva il mio bisnonno presso le miniere.
Grazie
Emanuela Suardi
Dalmine
Italia
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour vos informations et questions. Mais pout y répondre il faudrait pouvoir consulter les archives de cette usine et examiner la liste du personnel Mais j'ignore si elles ont été conservées.
Navré ! Avec mes meilleures salutations
Morel Ch.Louis