Décidément, pour un agriculteur ou un viticulteur suisse, il
devient de plus en plus difficile de comprendre ce que la population de ce pays
attend de lui.
Depuis la nuit des temps, c’est sa fonction nourricière qui
fut demandée et reconnue.
Puis, la demande impérative de protéger l’environnement va s’ajouter à la production de grains, de fruits, de lait
et de viande .
Et voici qu surgit une nouvelle demande, celle de créer un
paysage agricole varié et agréable à visiter !
A l’avenir nos champs, vignes et vergers doivent bien sûr continuer
à rester productifs avec la meilleure des qualités possible, respecter
l’environnement, sa faune et sa flore, mais en plus ces étendues agricoles
devront flatter le regard du promeneur et même offrir des lieux de repos pour
admirer le paysage...
Et pour tester la mise en place de ce nouveau concept la
Confédération finance la mise en place de quatre projets.
L’un d’eux se situe sur une partie de la plaine de l’Orbe et
des coteaux environnants.
Le projet
pilote « Plaine de l’Orbe »
Ce projet couvre une surface de 4'429 ha. Ce qui correspond
à 3'460 ha de surface agricole utile
(SAU) dont 3'460 ha de cultures prairies
et pâturages et 75 ha de vignes.
Il comprend des terrains sur neuf communes : Agiez,
Arnex-sur-Orbe, Bavois, Bofflens, Chavornay, Croy, Orbe, Orny, Pompaples.
Périmètre du projet
Thèmes
majeurs de l’analyse de la situation
1° La diversité paysagère
2° La nature
3° Les infrastructures
4° La cohabitation
5° L’identité
Et sans surprise, l’analyse de la région révèle que, si pour
les agricultures les valeurs patrimoniales et productives sont les plus
importantes, pour les non agriculteurs ce sont les valeurs écologiques,
patrimoniales et de loisir qui priment.
Il a donc été décidé d’entente avec l’Office fédéral de
l’agriculture (OFAG) de viser trois objectifs dans ce projet.
1° La valorisation de la production dans un paysage varié
2° Le maintien et le renforcement des éléments boisés pour
un paysage nuancé et renforçant
3° L’aménagement pour la mobilité douce pour un paysage
accueillant.
1° La
valorisation de la production dans un paysage varié
Actuellement les prestations écologiques requises (PER) pour
avoir droit aux paiements directs jouent déjà un rôle très important.
Mais pour renforcer cet objectif, le projet prévoit des
mesures supplémentaires suivantes :
Des rotations de cultures plus variées, des couverts
végétaux fleuris en interculture, des cultures colorées.
Dans le vignoble, la pose de filets de protection latéraux
contre les oiseaux est encouragée.
2° Le
maintien et le renforcement des éléments boisés pour un paysage nuancé et
renforçant
Quatre mesures sont proposées dans ce chapitre.
*Le maintien de plantes jalons par une indemnité pour les
rosiers déjà existants en bout de ligne de vigne.
*Le maintien des arbres isolés et des alignements d’arbres
pour maintenir les éléments structurant le paysage.
Mais aussi le renforcement des plantes jalons par de
nouvelles plantations ainsi que la mise en place d’arbres le long des anciens
chemins et voie historiques.
3°
L’aménagement pour la mobilité douce pour un paysage accueillant
Pour favoriser la mobilité douce dans cette région on a
recensé les itinéraires déjà référencés actuellement comme la balade viticole
des Côtes de l’Orbe et en plus des circuits de promenade villageois ont été identifiés.
Et le long de ces itinéraires le projet prévoit la mise en
place de bordures fleuries de 3 mètres de larges ainsi que de « placettes
paysagères », soit un coin de champ aménagé avec un banc.
Une mesure ayant pour
but, je cite, de créer des zones de
contemplation et d’observation du paysage…
Itinéraires de mobilité douce et placettes paysagères (en jaune)
Avec pour terminer cet article, un dessin de Michel Berger, dit Mibé qui illustre toutes les mesures prévues dans ce projet pilote.
Je ne lui ai pas demandé d'autorisation, mais il pardonnera sans doute son ancien prof d'économie rurale !!
Source : Rapport du projet pilote Contributions à la qualité du paysage
Morges, le 16 avril 2012
Service de l'agriculture