Sources captées dans les Gorges de l’Orbe
Dans cette série d'articles consacrés aux Gorges de l’Orbe, je voudrais rappeler l’existence de
quelques sources captées au cours des siècles le long du cours de la
rivière.
Vu l’abondance
de sources jaillissant le long de l’Orbe, ce chapitre n’est sans doute pas
exhaustif.
Tout lecteur
averti peut donc me signaler une erreur ou une omission.
Source de la Gerlette au-dessus de Vallorbe
En commençant
par le haut, il faut citer la source de la Gerlette achetée par la commune de
Vallorbe en 1893 et 1894, elle est située sur la rive gauche
Il fut
question de vendre une partie de l’eau de cette abondante source aux villes de
Lausanne et de Genève.
Mais la
distance empêcha sans doute le projet de se réaliser et ce sont les Vallorbiers
qui l’utilisent depuis 1895 pour alimenter leur réseau d’eau
potable.
L’important
surplus d’eau alimente une petite centrale hydroélectrique.
Mais il semble que les eaux de la Gerlette vont poser quelques problèmes.
Voir l'Omnibus du 30 novembre 2018
Source de l’Isle pour Ballaigues
A la même
époque, en juillet 1895, le village de Ballaigues est en fête.
Pour
approvisionner la localité en eau potable, les autorités ont décidé de capter
l’eau de la source de l’Isle, à 320 mètres au-dessous du village, au
fond des gorges.
Et de là, le
précieux liquide est pompé par deux pompes aspirantes et refoulantes jusqu’au
réservoir de la localité.
Et en ce début
du mois de juillet 1895, le village inaugure cette réalisation par une visite
des lieux
Source de l'Isle en dessous de
Ballaigues
Puis tout le
monde remonte à Ballaigues où un grand repas sera servi au grand hôtel de
l’Aubépine, propriété du major Leresche et qui vient d’être
inauguré.
Un hôtel de
cent chambres, avec ascenseur, établissement de bains et salle de
billard.
Hôtel de l’Aubépine
inauguré en 1895
Ce qui permet
au journaliste de la Gazette de Lausanne du 19 juillet 1895 de terminer son
article par ces mots.
« La vogue méritée dont
jouit Ballaigues comme séjour d’été ne peut que s’affirmer davantage encore,
grâce aux excellentes eaux potables dont cette intelligente localité vient de se
doter elle-même. »
Mais comme on
le sait, la première guerre mondiale sonnera le glas de la vocation
touristique.
Quelques
anciens hôtels sont encore là, mais transformés en habitations.
Quant à la source elle donne toujours satisfaction.
On signale également le fait suivant :
Selon Fal du 30.01.1958
BALLAIGUES Conseil communal
Quant à la source elle donne toujours satisfaction.
Selon Fal du 5 octobre 1955
BALLAIGUES Conseil communal — (Corr. part.) —
Le
législatif communal s'est réuni sous la présidence de M. Jules Bourgeois.
M.
le syndic a ensuite donné lecture du rapport de la municipalité au sujet d'un
achat de terrain. Il s'agit pour la commune de reprendre à son compte un chemin
construit par la Compagnie vaudoise de l'électricité lors du percement de la
conduite d'amenée de la nouvelle usine des Clées. La nouvelle convention qui
doit lier la commune à la Société d'électricité du Châtelard pour une durée de
40 ans a également retenu l'attention du conseil, de même que le projet que la
municipalité a fait établir pour une installation de pompage automatique de
l'eau.
Depuis sa
construction, en 1895, la station de pompage de l'Ile a été surveillée en
permanence par un employé de la commune qui habite toute l'année avec sa
famille au fond des gorges de l'Orbe.
Selon Fal du 30.01.1958
—Témoignage de
reconnaissance — (Corr. part.)
Dernièrement, afin de marquer sa reconnaissance
d'une façon tangible, pour services rendus durant vingt-cinq ans comme
surveillant à l'usine de pompage, située dans les gorges de l'Orbe, la
municipalité a remis à M. John Leresche une montre bracelet dédicacée.
La
source dite « Fontaine Mercier » aux Clées
En descendant
le sentier des gorges de l’Orbe, ayant subi de grandes réparations après les
gros dégâts de l’hiver 2008-2009, on arrive au Clées.
Juste avant le
village se trouve la source
Mercier
Cette source
d’origine vauclusienne est située sur la rive droite de l’Orbe à
300 m . en dessus
du village des Clées et à l’altitude de 580 m .
Son débit
moyen est de 1'000 lit par minute, mais peut monter jusqu’à 3'000 lit.par
minute.
Les travaux de
captage ont duré de 1966 à 1969.
L’utilisation
de cette source est réglée par une Association intercommunales regroupant les
communes suivantes :
L’Abergement,
Les Clées, Premier, Bretonnières, Lignerolle et Sergey.
Notons que la
commune des Clées dispose encore d’autres sources.
Entre Les Clées et Orbe : les sources de la Tuffière et des Eaux-vives
Avant de
décrire ces deux sources utilisées par la ville d’Orbe, il faut remonter un peu
dans l’histoire pour retrouver les différentes sources de la ville
d’Orbe
La fontaine de
Montcherand
Dans son
« Histoire de la Ville d’Orbe et de son château dans le Moyen-âge », Frédéric de
Gingins-La-Sarra cite les lettres d’acquis de la fontaine de Montcherand, vendue
pour une cloche le 4 février 1484.
L’eau de cette
fontaine était destinée aux religieuses du couvent de Ste. Claire.
Ainsi, je
cite :
« Nous les dits hommes de
Montcherand, en notre nom, en celui des absents et en celui de toute la
communauté du dit lieu, faisant attention au peu d’eau qui sort par le dit tuyau
et qui ne nous rapporte que peu d’avantage ; regardant aussi à ces donations et
à la sainteté du dit couvent, par les prières duquel nous nous efforçons d’être
aidés ; et surtout parce ce que nous avons encore fort besoin d’une cloche dans
notre église,…..nous échangeons, cédons le dit tuyau aux
religieuses. »
Et pour faire
parvenir l’eau du tuyau jusqu’au couvent d’Orbe il fallut percer un certain
nombre de troncs, les tuyaux de l’époque.
La source du Bas de la
Gravennaz à Montcherand.
Les archives
de Montcherand possèdent une convention de 1765 confirmant l’acquis par la ville
d’Orbe d’une fontaine située au dessous du village, au Bas de la Gravennaz près
de la maison de Samuel Manganel pour 1'000 florins.
Est-ce la même
fontaine que celle de 1484 ou une autre source ?
Aux gens du
coin de nous le dire.
Plus tard,
l’eau des sources de la « Tuffière » ou « Tufière » et celle des Eaux-Vives sera
captée par la ville d’Orbe.
Source de la « Tuffière »
Cette source
est située sur la rive gauche de l’Orbe et sur la commune de Montcherand.
Son débit
moyen est de 2'500
litres par minute.
Elle s’écoule
par gravité jusqu’au réservoir du « Bois de Chêne ».
Je n’ai pas
retrouvé quand cette source a été acquise par la ville d’Orbe, mais en 1808, la
commune de Montcherand autorise la commune d’Orbe à poser une canalisation d’eau
potable dès la source de la Tuffière.
Rappelons que
cette source a dû malheureusement être mise hors-service durant une douzaine
d’années.
Pollution d’avril 1998
Le 6 avril
1998, un camion accidenté perd son chargement de fûts toxiques contenant des
composés organiques d’étain.
Une partie du
liquide atteint la zone de la source et pollue cette dernière qui doit être mise
hors service.
La remise en
état va exiger de coûteuses mesures de filtration et de traitement décidées en
2006, réalisées en 2009, et qui vont permettre d’utiliser à nouveau l’eau de
cette source à partir de juin 2010.
Réservoir et station de
filtration du Bois de Chêne, près de la cantine de
Montcherand
Source des « Eaux-Vives »
Le captage de
cette source se trouve sur la rive droite de l’Orbe, sur le territoire de la
commune d’Agiez. Son débit moyen est de 1'500 litres par minute.
Son bassin
versant se situe essentiellement en forêt et pourtant cette source a connu
quelques problèmes avec des traces de triazine.
Captage des
Eaux-vives
Achat de la source en 1913
Grace à Louis Ducraux nous avons retrouvé que :
Dans sa séance du 26 décembre 1912, le Conseil communal a autorisé l’achat, pour le prix de fr. 10'000.- de la parcelle du territoire sur lequel jaillissent les sources des "Fontaines Vives*, propriété de la Commune de Bofflens.
L'acte notarié a été stipulé le 19 mars 1913.
Selon certains, la commune de Bofflens aurait vendu cette source pour financer sa nouvelle église en 1914.
Mais la preuve écrite me manque encore !
Grace à Louis Ducraux nous avons retrouvé que :
Dans sa séance du 26 décembre 1912, le Conseil communal a autorisé l’achat, pour le prix de fr. 10'000.- de la parcelle du territoire sur lequel jaillissent les sources des "Fontaines Vives*, propriété de la Commune de Bofflens.
L'acte notarié a été stipulé le 19 mars 1913.
Selon certains, la commune de Bofflens aurait vendu cette source pour financer sa nouvelle église en 1914.
Mais la preuve écrite me manque encore !
Pour être
complet, rappelons que la commune d’Orbe prélève aussi une partie de son eau à la source de Boven près de Valeyres et dans la
nappe phréatique de St-Germain.
En 1994, elle a construit un réservoir de2'000 m3 sur
la colline des Buclars, (commune d’Arnex).
Pompage et débit de ces sources
En 1994, elle a construit un réservoir de
Pompage et débit de ces sources
Selon
Fal du 9 juin 1959
Orbe La foudre sur la station de
pompage (C. p.) —
Au
cours du violent orage qui a sévi sur la région, la foudre est tombée sur la
station de pompage de la source de la Tufière dans les gorges de l'Orbe, à
hauteur de Montcherand. Les plombs ayant fondu, le dispositif actionnant la
pompe cessa de fonctionner ; le réservoir de la ville au-dessus de Montcherand,
n'étant plus alimenté par la source de la Tufière, s'est vidé peu à peu de son
contenu. C'est alors que la ville a été privée d'eau samedi, dès 13 heures. Des
recherches furent immédiatement entreprises pour connaître la cause de cette
défection. Mais pendant huit heures, Orbe a dû se priver du précieux liquide,
ce qui n'a pas été sans causer des inconvénients sérieux.
Selon
Fal du 1 er octobre 1959
Orbe Le jaugeage des sources.
— (C. p.) —
Le jaugeage des sources effectué le 23
septembre a donné les résultats suivants : Eaux-Vives, 743 litres-minute ; Tufière,
497 litres-minute ; Boven, 525 litres-minute, soit 1765 litres- minute, ce qui
représente par jour un total de 2 541 600 litres. Si l'on compte que les eaux
publiques et les pertes correspondent au 20 °/o de la consommation, soit 508
320 1., il resterait à disposition des usagers à domicile, 2 033 280 litres
d'eau par jour. Pour une population de 3’500 habitants, cela représente 580
litres par jour par personne. Il semble que cela devrait suffire, et pourtant
cela ne suffit pas, du moins pour les quartiers du haut de la ville.
Fal du 28.02.1964
Conseil Communal d’Orbe
STÉRILISATION DE
L'EAU POTABLE
M.
Edouard Bréchon, municipal, chef de la section des eaux, présente un préavis
tendant à remplacer la station de chlorage devenue insuffisante de par les
exigences du Service cantonal de l'hygiène, par l'ozone. L'ozone a le même
effet bactéricide que le chlore, mais l'ozone agit au surplus sur les virus,
agents microbiens sur lesquels le chlore n'a pas d'effet. La ville d'Orbe est
alimentée par trois sources dont deux sont issues des gorges de l'Orbe, à hauteur
de Montcherand, l'une, la Tuffière, au débit de plus de 3000 litres/minute, de
nature vauclusienne. La seconde, celles des Eaux-Vives a un débit de 2500
litres/ minute. Ces deux sources alimentent deux réservoirs de 500 et 1000
mètres cubes. Enfin, une troisième source, celle de Bovan, captée au pied de la
colline des Planches-de-Valeyres, qui a de 300 à 600 litres/minute, est
réceptionnée dans un réservoir de 300 mètres cubes dont les deux tiers
constituent la réserve incendie.
Le projet de cette nouvelle
station est d'un montant de 480 000 francs, dont 31 000 francs pour la station
de pompage des Eaux-Vives, 130 345 francs pour le bassin de compensation de la
Tuffière, 241’ 085 francs pour la station de stérilisation et de commande, 13’544
francs pour les câbles de télécommandes, et 64’016 francs pour travaux imprévus
et honoraires. Objet renvoyé à une commission de sept membres.
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