Du noyer à l'huile de noix
Pour déguster cette excellente huile, il faut tout d’abord
posséder quelques beaux noyers ou trouver un propriétaire qui n’a plus
le temps de ramasser ses noix.
Noyer aux couleurs du soir avec un petit bout d’arc en ciel
Vers la fin de l’automne, quand les noix veulent bien tomber
au sol, il faut vous munir de ce subtil outil qui facilite grandement le
ramassage des noix.
Le ramasse-noix acquis en 2011 et qui fonctionne toujours très bien !
Et si cet outil vous intéresse, prenez contact avec :
Huilerie de Pompaples
Monnier Pierre
Pré-Girard
1318 Pompaples
1318 Pompaples
Téléphone: | 021 866 62 69 |
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L'huilerie se trouve le long de la route Orbe -Orny
Après récolte et durant quelques semaines, les noix doivent
être bien séchées à l’air.
Il n'est pas indiqué de les faire sécher dans un local trop chaud, car elles
deviennent trop friables.
Après séchage, il existe différentes variantes pour casser les noix et trier les cerneaux :
Autrefois
Casser les noix à la
main ou gremailler
Le terme de gremailler
n’est pas très utilisé dans notre région, mais bien dans le Chablais.
En Savoie ce terme est resté très courant
Le gremaillage par le peintre Fréderic Rouge (1867-1950)
Cassée de noix dans le Jorat, Vucherens 1935, une photo de Gustave Roud
(1897-1976)
Actuellement
Il est possible de faire casser les noix à la machine et de trier
ensuite les cerneaux.
La chaîne qui prélève les noix une à une dans le bac
Le dispositif de cassage de forme conique
Les grosses noix restent dessus et les petites descendent un
peu plus bas dans le dispositif qui, en se serrant brièvement, casse la coquille.
Après que les noix aient été cassées, il faut les trier.
C’est-à-dire séparer les cerneaux et les coquilles, et comme déjà dit, une pratique
appelée gremaillage dans certaines régions, en particulier dans le Chablais et en Savoie.
Un travail pas très compliqué mais assez long
Nous le pratiquons une fois par année, un samedi
après-midi, avec des amis.
Un conteur permet d'oublier la tâche parfois monotone !
Mais une année (c'était en 2012!), la récolte fut abondante et à la fin de la
journée, il restait encore la moitié à trier.
Le ramasseur trop zélé assume a dû se mettre au travail !
Au travail pour trier les 4 sacs qui restaient !
Mon rythme de travail :
Trois bidons jaunes
par jour, soit environ un demi sac ; avec une production de 700g de
cerneaux par heure ! A fr 12.- le kg on ne devient pas riche !
Fort heureusement, parfois les années précédentes, les
animatrices de l’EMS de Ballaigues se chargeaient du dernier sac !
De superbes cerneaux de noix prêts à partir vers l’huilerie du Pré
Girard
Et si le tri des noix vous fatigue
Vous pouvez demander au moulin de Sévery d'effectuer ce travail.
Soufflerie et dernière vérification manuelle.
Le cassage suivi du triage vous coûtera fr.2.20 par kg.
Dernier tri manuel à Sévery après la machine
A l’huilerie
A l’huilerie, la première étape consiste à broyer les cerneaux
Le moulin pour broyer
les cerneaux
Après un léger chauffage, la farine est pressée pour en
extraire l’huile.
L'huilerie du Pré Girard dispose actuellement de deux presses.
La plus ancienne presse quasi centenaire a été reprise de l’ancienne
huilerie de Pompaples quand cette entreprise a cessé son activité.
Ancienne presse
venant de l'huilerie de Pompaples
Et voici la nouvelle presse, un modèle de 2009
La nouvelle presse de 2009
Quelques jours plus tard, vous pourrez emporter votre huile
et du nillon qui malheureusement n’intéresse plus grand monde.
Rendement en huile
Cette année, avec 40 kg de cerneaux nous avons obtenu 22
litres d’huile, ce qui donne un rendement de 55%.
Le reste a été vendu sous forme de cerneaux.
Le reste a été vendu sous forme de cerneaux.
Après quelques jours de repos, indispensable pour laisser sédimenter
l’huile, il ne reste plus qu’à procéder à la mise en bouteille.
Cassées de noix
Jusqu'en
1945, on ne trouvait pas d'huiles comestibles étrangères dans les magasins,
excepté peut-être l'huile d'olives.
La moitié
des noyers du Canton a été détruite par le gel de 1956. Après un mois de
janvier très chaud, près de 20°C ,
le thermomètre a chuté en février à -25°C . Les noyers, déjà en sève, ont péri. Les
blés ont aussi été détruits par le gel et ont du être resemés au printemps.
Peu après
le Nouvel An, on invite voisins et amis pour la cassée de noix.
Les
invités arrivent vers 19h 30. Les hommes se placent autour du boillon, une cuve au bord de laquelle
ils cassent les noix qui tombent ensuite dans le fond. Ils se tiennent dans une
autre pièce que la cuisine à cause du bruit des marteaux. Ce bruit agréable
scande plus ou moins justement le rythme des nombreux chants entonnés avec joie
par ceux qui trient les noix à la cuisine et séparent coquilles et cerneaux.
Vers 22
heures, les ouvriers de la dernière heure
arrivent, ils viennent des répétitions de la chorale ou des pièces de théâtre.
Ils ne travailleront qu'une heure, mais auront droit à l'agape de fin de
soirée. (Une parabole de la Bible énonce déjà une telle situation).
Dans la
cuisine, la température monte grâce aux coquilles mises au feu avec précaution.
Attention au feu de cheminée.
Vers 23
heures, le local et la cuisine sont dégagés des 10 cm de coquilles. C'est le
moment de se mettre à table pour partager un petit repas.
Il y aura
bien entendu de la saucisse aux choux, du vacherin, des biscuits, du chocolat,
des boissons et encore des chants.
Tout le
monde est content. On a bien travaillé, bien chanté, bien mangé et bien bu. On
se retrouvera prochainement dans une autre famille pour la cassée.
Avant de
se séparer, on évalue encore le poids des précieux cerneaux qui remplissent un
ou plusieurs sacs dans un coin de la cuisine. Ils seront conduits à l'huilerie de
Pompaples pour y être pressés. On y obtiendra de l'huile et du nillon. Le
nillon, une plaque dure de 3 cm
d'épaisseur sortie de la presse de l'huilerie, fera le régal des gamins et
aussi de bons gâteaux.