Grands et petits malheurs dans les gorges de l’Orbe
Une revue des journaux nous relatent un certain nombre de faits plus
ou moins tragiques
La région est splendide, mais non exempte de dangers.
Malgré de nombreux sentiers tracés sur les deux rives, un faux pas
est vite arrivé.
Certaines personnes ont aussi choisi le haut des falaises qui
surplombent les gorges pour un suicide et parfois aussi pour un
crime.
La
chute mortelle d’une jeune Anglaise vers la Grotte aux fées
En 1879, article du 3 juillet, la Gazette de Lausanne publie le
récit d’une excursion de l’Ecole normale de Lausanne dans la région de
Vallorbe.
En prenant le petit sentier qui les conduira à la Grotte au Fées, le
narrateur écrit :
«
On quitte la route en pente douce pour descendre un sentier périlleux qui
conduit à l’entrée de la grotte, et de là à la source de
l’Orbe.
Dans quelques endroits il aborde des précipices affreux. Dans l’un
d’eux une jeune Anglaise a trouvé la mort il y a une dizaine
d’années.
M.
R. qui fait partie de notre course avait assisté au drame désolant. Une simple
croix en bois indique la place où la jeune miss est tombée. Nous nous éloignons
de ce lieu fort émus. »
Entrée de la Grotte aux fées
Chute mortelle d’un pasteur dans l’Orbe
Gazette de Lausanne du 26 mars 1892
« Quelques renseignements sur
la mort de M. le pasteur Buchet.
M.
Buchet avait quitté Lausanne d’où il remplissait les fonctions de suffragant à
Agiez le mercredi matin 23, et comptait y rentrer le soir même. Étant aller
pêcher sur les bords de l’Orbe, le pied lui a manqué et il est tombé en arrière
si malheureusement au milieu des rochers qu’il s’est fait à la nuque une grave
lésion. Il a immédiatement perdu connaissance. Lorsque les eaux enflées par la
fonte des neiges ont atteint et submergé son corps, il était déjà
mort.
C’est du moins ainsi que les choses ont dû se passer d’après les
constatations du juge de paix d’Orbe et de MM. Les docteurs Moehrlen et Berdez.
Deux personnes ont signalé un objet noir qui flottait sur les eaux, on s’est mis
aux recherches et le corps a été retrouvé vers 7 heures du soir. L’accident a dû
avoir lieu le matin, vers 10 heures.
Le
défunt n’avait que 48 ans. Français d’origine, mais naturalisé Vaudois, il avait
servi l’Eglise nationale pendant dix-huit années, d’abord comme suffragant à
Mézières, puis comme pasteur à Bercher, et en dernier lieu comme suffragant aux
Croisettes et à Agiez.
Il
avait fait aussi des intérims à Lausanne et à Vevey en remplacement de MM. Les
pasteurs Audemars et Dupertuis.
Modeste et dévoué, cœur chaud et sympathique, M. Buchet avait la foi
ferme et décidée des huguenots, ses ancêtres. Il laisse à ceux qui l’ont connu
le souvenir le meilleur et le plus honorable. Sa mort qui plonge les siens dans
un deuil profond, est une perte nouvelle pour l’Eglise, qu’il aurait pu servir
longtemps encore. »
Un
noyé dans le premier barrage du Day.
Gazette de Lausanne du 8 janvier 1896.
« Vallorbe.
Un
individu sorti après minuit d’un cabaret de Vallorbe pour rentrer chez lui, est
tombé dans l’Orbe et a été emporté par le courant jusqu’au barrage sur le
Day.
Son
corps fut retrouvé le lendemain pris dans la grille de la vanne. Ce n’est que le surlendemain
qu’il fut possible de retirer le cadavre complètement nu et tout meurtri par un
trajet de deux kilomètres dans les gorges profondes où coule la
rivière »
Un
jeune Allemand fait une chute vers les grottes d’Agiez
Dans la Gazette du 14 août 1910, c’est un jeune Allemand qui a fait
un faux pas.
« Dans le précipice.
Un
jeune Badois, Siegrist Rosengarten, 17 ans, fils unique, en pension à Orbe était
allé avec deux camarades, faire une promenade aux Grottes d’Agiez et à la
Tuffière, qui domine les gorges profondes au fond desquelles coule
l’Orbe.
A
un moment donné, on ne sait comment, il tomba d’une hauteur de vingt-cinq mètres
dans les rochers au fond de la
gorge. Ses compagnons coururent chercher du secours à Agiez, à une
heure de à. On vint avec des cordes ; il fallut, au prix de mille peines, après
s’être attaché, descendre dans la gorge, près du lit de l’Orbe grossie par les
pluies, attacher le jeune Allemand encore en vie, le remonter, puis remonter son
sauveur.
Rosengarten a reçu les soins de M. le Dr. Zbinden. Il est très
grièvement blessé : côtes brisées, nez fracturé, arcade sourcilière broyée et
des liaisons internes.
Il
n’a que peu de chances de survivre à ses blessures. »
Mais le journal de la semaine suivante ne nous dit rien des suites de
cet accident.
Dangereux, même pour les chevaux !
Selon Fal du
5 septembre 1921
ORBE. — Accident. —
Lundi 29 août, aux gorges de l'Orbe, dit le Journal Yverdon, un char attelé d'un
cheval, appartenant à M. Testori, charriant des matériaux pour les travaux de
canalisation de la source de Montcherand, a dégringolé les gorges sur une
longueur de 20 mètres. Le cheval, sérieusement blessé, a été retiré après
plusieurs heures d'efforts et a dû être abattu.
Noyade
Selon Fal du 9 juin.1924
ORBE. — Découverte d'un corps. —
Ou nous écrit:» C'est au
cours de recherches longues et périlleuses, organisées pour In quatrième fois
par les familles parentes qui étaient secondées fortement par M. Grobct,
pêcheur, connaissant à fond ces dangereux parages et du gendarme Rochat, de
Ballaigues, dont le dévouement à tout deux est au-dessus de tout éloge, que le
corps de Mme .J. M., a été. trouvé dans les gorges de l'Orbe, à un endroit
inaccessible aux promeneurs.
Deux demoiselles font une chute, mais elles auront de la
chance
Gazette de Lausanne du 16 avril 1926
« Une chute dans les gorges de l’Orbe
Mardi 13 avril, après-midi, au cours d’une promenade dans les gorges
de l’Orbe, à l’endroit dit »Creux de l’Ouche », la jeune demoiselle L. s’étant
aventurée trop près de l’eau, glissa tomba dans une des nombreuses et profondes
marmites que l’Orbe a creusée à cet endroit.
Elle put se raccrocher aux saillies du rocher jusqu’à ce que M. S.
qui se trouvait dans la compagnie des promeneurs accourut à ses cris et la sauva
de sa très dangereuse position. »
La même année, le 22 juillet 1926 on peut lire :
« Agiez.
Dimanche après-midi, aux Gorges de l’Orbe, à l’endroit dit « Aux
Eaux-Vives », quelques jeunes filles d’Agiez se promenaient au bord du courant,
quand l’une d’elles, une jeune Pétermann, glissa dans l’eau qui l’entraîna vers
un endroit d’eau profonde.
Par
bonheur, deux jeunes gens, son frère et le jeune Georges Bron, accourus,
réussirent à la sauver. »
Heureusement qu’il savait nager !
Gazette de Lausanne du 7 février 1929
Une
chute dramatique dans l’Orbe.
« Orbe, le 6 février 1929.
Un
jeune Suisse-Allemand, Alfred Leuzinger, fils de M. le colonel Leuzinger, de
St.-Gall, en séjour pour un an chez M. Reymond instituteur à Bofflens et
Charles-André Reymond, 15 ans, tous deux élèves du collège d’Orbe eurent l’idée
mercredi après-midi, après leurs classes de faire un détour par les Gorges de
l’Orbe, de l’Usine électrique de Montcherand jusqu’à Agiez, pour renter à
Bofflens.
Un
sentier d’un accès dangereux en hiver côtoie la rivière droite de l’Orbe,
dominées par des rochers en surplomb. Ils s’engagèrent sur le chemin verglacé et
glissant.
Parvenus tous deux en face de la grotte de Montcherand, le jeune
Leuzinger trébucha, perdit l’équilibre et dévala sur la pente extrêmement raide
jusqu’à une plateforme en saillie.
Malheureusement par l’élan acquis, l’infortuné ne put se cramponner à
la roche recouverte d’une couche de glace et tomba à pic d’une hauteur de
plusieurs mètres dans une tine de la rivière.
Sans perdre son sang-froid, il se débarrassa de son manteau et nagea
en aval jusqu’à un endroit où son camarade, au prix de mille difficultés parvint
à le retirer de sa fâcheuse situation.
Il
le conduisit, claquant des dents au domicile de M. Baudat, chef électricien à
Montcherand, qui réconforta la victime, en attendant l’arrivée de Dr. Ch.
Bezençon.
Le
jeune Leuzinger a des blessures aux coudes et aux genoux. Il n’est pas encore
possible de se prononcer sur la gravité de son état qui est
sérieux. »
Mais rassurez-vous le journal du 8 février nous apprend que ce jeune
homme s’est bien remis de sa chute grâce à son sang-froid et à son
endurance
Des petits équilibristes d’Orbe
Le Journal d’Orbe du 11 septembre 1929 relate un accident moins
grave :
« Agiez. Un enfant à l’eau
Un
groupe d’enfants d’Orbe s’amusaient dimanche à se tenir en équilibre sur la
balustrade du pont du Ruz d’Agiez, à sa réunion avec l’Orbe, à proximité de
l’usine électrique de Montcherand. Tout alla bien durant un moment, les
imprudents enfants allaient et venaient sans encombre sur le garde fou. Mais
tout à coup l’un d’eux perdit l’équilibre et tomba dans le ruisseau heureusement
peu profond. Gros effroi de tout ce petit monde. Puis l’enfant est retiré et
s’en tire avec des contusions bénignes. Puisse la leçon être salutaire pour lui
et pour les autres ».
Une promenade hivernale qui finit fort mal
Gazette de Lausanne du 20 février 1933
« Une jeune fille se noie dans les gorges de
l’Orbe
Agiez le 19 février.
En
compagnie de Mlles Marguerite et Jeanne Baudraz et de Mlle Viviane Cavat, Mlle
Hildegard Bertchen, 22 ans, en service chez M. Fernand Curtch, instituteur,
s’était rendue dimanche après-midi dans les gorges de l’Orbe pour voir la
magnifique dentelle de glaçons suspendus aux rochers. Un sentier court à flanc
de roche et côtoie l’abîme.
En
temps ordinaire, il n’est pas dangereux, aménagé qu’il a été par la Société de
développement d’Orbe et environs qui a eu soin de placer des barrières de
protection ou des fils de fer comme appui le long de la roche.
Elles étaient parvenues sans encombre jusqu’au sentier qui est en
face de la chute provenant du canal de dérivation de
Montcherand.
Malheureusement la glace recouvrait l’étroit chemin.
Mlle Bertschen glissa sur l’étroit chemin verglacé perdit pied et
glissa sur la très forte rampe qui aboutit à l’abîme. Là elle eut encore l’idée
de s’agripper à une pointe de rocher et d’appeler au secours. Ses camarades
épouvantées coururent en aval. Monsieur Marcel Grobet, cantonnier à Montcherand
pêchait dans la rivière.
Il accourut, Malheureusement il était déjà trop tard. La
malheureuse jeune fille avait dû lâcher prise et tomba lourdement dans le lit
profond de l’Orbe. Pourtant elle chercha à atteindre un endroit plus favorable
quelques 50
mètres plus bas. Elle nagea, mais ses forces la trahirent,
comme aussi l’onde glacée.
La
gendarmerie du poste d’Orbe fut avisée : le sergent Sordet nantit la justice de
paix du cercle d’Orbe ; M. le juge Béguelin accompagné de son greffier
s’empressa sur les lieux de l’accident.
Il
fallut quérir cordes et gaffes à l’usine électrique de Montcherand pour tirer
l’infortunée de sa triste situation.
Au
prix de difficultés inouïes, vu le terrain verglacé et abrupt, une équipe de
secours a pu s’approcher du bord de la rivière et, au moyen d’une corde nouée à
un rocher, un homme s’est glissé jusqu’à l’Orbe et a réussi à ramener
l’infortunée jeune fille au bord. De là, il fallut la hisser jusqu’au sentier
d’accès pour la transporter ensuite à l’Usine de Montcherand
Voilà une seconde fois qu’un pareil accident, et à ce même endroit se
produit en hiver dans les gorges de l’Orbe.
On
ne saurait assez recommander à la jeunesse-parfois imprudente- de les éviter
absolument à l’époque des frimas. »
Les risques de l’escalade vers la grotte d’Agiez
Entrée d'une des grottes d'Agiez
Selon
Fal du 2 mars 1936
Grave
accident dans les gorges de l'Orbe
Les
Clées, 2 mars. (Corr. part,) —
Il y a quelques jours, un jeune domestique de
campagne, M. Louis Besson, en service aux Clées, a été victime d'un grave
accident sur les suites duquel on ne peut encore se prononcer. Avec deux autres
personnes, L. Besson était occupé au façonnage du bois abattu dans les gorges
escarpées de l'Orbe, en amont de l'usine électrique, au bord même de la
rivière. Tout à leur travail, les trois hommes ne prirent pas garde à une
pierre — de 3 kg. environ — qui se détacha des taillis supérieurs et se mit à
rouler dans leur direction, augmentant rapidement sa vitesse en raison même de
la pente. Atteint à la tête par ce projectile, le malchanceux domestique s’abattit
; il aurait été entrainé dans la rivière sans la prompte intervention de ses
compagnons. Transporté au domicile de son patron, il y recul les soins
empressés du Dr Ch. Bczençon, médecin à Orbe, mandé immédiatement. Conduit à
l'infirmerie, vu le sérieux de la blessure, il y fut radiographié- Cet examen
confirma In fracture du crâne diagnostiquée par le praticien. Le blessé a néanmoins conservé toute sa
connaissance et son état s'est sensiblement amélioré.
Journal d’Orbe du 16 septembre 1936
« Agiez – Grave chute dans
les gorges de l’Orbe
Le
pensionnat Pierrefleur d’Orbe faisait une excursion dans les gorges de L’Orbe.
Le groupe des jeunes filles parvint à la grotte d’Agiez qu’elles explorèrent. A
ce moment, l’une d elle, Mlle E. d’origine allemande, eut l’idée d’escalader
l’entablement de rochers qui surplombe la grotte. Malheureusement,
elle fit un geste à faux qui lui fit perdre l’équilibre : c’était la chute
d’une hauteur de six mètres sur le sol. Mlle E. fut relevée dans un piteux état
et transportée immédiatement à l’Infirmerie d’Orbe par les soins de M. le Dr
Charles Bezençon qui décela une grave fracture de l’avant-bras, une distorsion
douloureuse du genou, des contusions au visage, et à la bouche dans un état tel
que de nombreuses dents ont été brisées.
Le
médecin s’employa habilement à réduire la fracture et à lui donner tous les
soins désirables. »
Les gorges de
l’Orbe sont appréciées par les pêcheurs, mais l’accès de certains endroits
poissonneux est très dangereux.
Gazette de
Lausanne du 8 septembre 1947
« Un Lausannois se noie dans les gorges de
l’Orbe.
Un Lausannois, M. Charles
Kohler, qui pêchait dimanche à 15 h. dans les gorges de l’Orbe a fait une chute
d’une dizaine de mètres dans la rivière et s’est noyé.
M. Marcel Béguelin, juge de
paix à Orbe, a ordonné la levée du corps qui a été ramené sur la rive au prix de
grosses difficultés.
Le Dr Bezençon n’a pu hélas
que constater le décès. »
Quant à
l’accident suivant, il relève plus de la technique que des dangers
naturels.
Gazette de
Lausanne du 24 novembre 1952
« Usine des
Clées
Grave accident dû à une
ligne de 16'000 volts
Un monteur électricien
d’Yverdon, M. Désiré Fasstnacht, 38 ans, travaillant à l’usine électrique des
Clées est entré en contact avec la ligne sous tension de 16'000 volts vendredi
matin. Il a été jeté à terre et sa tête heurta un objet anguleux. Relevé avec
une fracture du crâne, une fracture de la clavicule et des brûlures au second
degré. Il a été transporté à l’hôpital d’Orbe »
De nouveau un pêcheur qui se noie.
Selon
Fal du 26.06.1953
Le corps du malheureux pêcheur Petermann
est retrouvé dans l'Orbe
Les
recherches Interrompues tard dans la nuit de mercredi à jeudi pour tenter de
retrouver le malheureux Adrien Petermann, qui s'était rendu dès mercredi
après-midi dans les gorges de l'Orbe pour se livrer à la pratique de la pêche,
furent reprises jeudi matin de bonne heure par la gendarmerie d'Orbe avec une
équipe de citoyens d'Agiez. Après de longues heures de recherches patientes,
rendues plus difficiles du fait de l'eau trouble de la rivière, qui empêchait
de discerner le fond du lit, ils réussirent enfin à 14 h. 20, à découvrir le
corps de l'infortuné qui gisait immergé dans l'eau profonde, à une centaine de
mètres en amont de l'usine électrique de Montcherand. Au prix de grosses
difficultés, le corps fut ramené à bord. La mort devait remonter a quelques
heures. M. le Dr Maurice Ehinger, de Chavornay, mandé immédiatement, ne put que
se borner aux constatations légales.
Que
s'était-il passé ?
Sur
le rebord escarpé de la rivière, détrempé et rendu glissant par les averses
récentes, le malheureux pécheur tout occupé à sa besogne, avait soudain perdu
pied sur la glaise humide et dangereusement glissante et était tombé dans les
flots tumultueux où il n'avait pas tardé de couler à pic. Avec toutes les
précautions possibles, la famille qui avait vécu pendant ce temps dans de grandes
angoisses, fut avisée par les soins de M. le pasteur Pierre Coigny, qui avait
lui-même collaboré aux recherches. La nouvelle de la mort tragique de M. Adrien
Petermann, âgé de 42 ans, a jeté la consternation dans le paisible village d'Agiez
où le défunt était avantageusement connu.
Le
personnel de l'Usine électrique de .Montcherand l'estimait en raison de la conscience
avec laquelle il s'acquittait de son travail et de l'agrément de son caractère.
A
quelque temps de là, déjà, la famille avait été douloureusement affectée par le
décès prématuré d'un fils âgé de 17 ans. La sympathie profonde, de tous va en
cette circonstance trafique à Mme Petermann et à ses deux enfants en bas âge.
Accident de voiture en
remontant des Gorges
Gazette de
Lausanne du 11 février 1956
« Dramatique accident près de l’Isle
Deux ouvriers d’une
entreprise de la région, qui avaient passé la journée à déblayer le lit d’un
ruisseau au fond des gorges de l’Orbe, non loin de l’Isle, commune de
Ballaigues, rentraient jeudi soir en jeep par l’étroit sentier qui relie le fond
de la vallée à la
route Ballaigues-Orbe.
A un tournant, à cause du
verglas ou des amas de neige soufflée, le véhicule quitta le chemin et se mit à
dévaler la côte très raide à cet endroit.
Il resta littéralement
suspendu à un arbre par le volant !
Les deux occupants se
dégagèrent à grand peine. L’un d’eux s’en tire sans grand mal, mais on craint
que son camarade n’ait la boîte crânienne enfoncée et des côtes cassées. Le
blessé eut tout de même la force de remonter à pied jusqu’à ce qu’il rencontre
des gens accourus à son secours.
Il fut ensuite conduit à
l’hôpital d’Yverdon. Le véhicule très aimé, n’a pu encore être retiré de sa
périlleuse situation. »
Vous aurez
compris qu’il s’agit du lieu-dit l’Isle juste en dessous de Ballaigues et non du
village de l’Isle sur la route du Mollendruz.
Gazette du 22
mars 1956
« Orbe - Glissade
tragique
Monsieur Emile Addor, 75
ans, retraité Nestlé, grand amateur d’excursions dans les bois n’étant pas
rentré mardi soir à son domicile, sa famille s’inquiéta.
Des recherches furent alors
entreprises par la gendarmerie d’Orbe, de concert avec la police
locale.
Celles-ci aboutirent
mercredi matin à la découverte de l’infortuné dans l’Orbe, à 200 mètres en amont de
l’usine électrique du Chalet, à l’entrée de gorges de l’Orbe.
On suppose que le promeneur
aura glissé sur le sentier abrupt à cet endroit là et sera tombé dans les eaux
profondes de l’Orbe.
Le médecin mandé, M. le Dr
.Bezençon n’a pu hélas que constater le décès qui remontait à quelques
heures. »
La Fal du 22.03.1956 donne un peu plus de détails sur cet accident :
M Addor a fait une chute de 30
mètres dans les gorges de l'Orbe (Corr. part.) —
M.
Emile Addor, 75 ans, retraité Nestlé, dont nous avons annoncé la mort
accidentelle, était parti de bonne heure de son domicile mardi après-midi,
comme i1 a souvent l'habitude de le faire, pour aller excursionner dans les
bois, étant demeuré ingambe et vigoureux. Il avait annoncé qu'il irait dans les
gorges de l'Orbe. Un sentier y accède sur la rive droite et, aux endroits où il
côtoie directement le précipice, une balustrade en fer a été scellée dans le
rocher pour protéger les promeneurs, Malheureusement, à cause du temps froid
qui a régné jusqu'ici, le sentier qui zigzague par montées et descentes le long
de la pente abrupte était recouvert d'un ourlet de glace glissante et
dangereuse. Le promeneur s'y engagea néanmoins à hauteur de l'usine électrique
de Montcherand, et il dut faire ainsi plus d'un kilomètre en amont. Parvenu à
un endroit où le sentier grimpe et demeure recouvert d'une carapace de glace,
l'excursionniste glissa, perdit pied et fit une chute de 30 mètres dans le
gouffre.
La
mort ne dut pas être instantanée, car les premières constatations ne décèlent aucune
fracture. Le choc fut en effet atténué par la chute du corps sur un banc de
sable limoneux ; le vieillard tenta vraisemblablement de se tirer de ce mauvais
pas, mais en vain, et il mourut d'épuisement. Dès la découverte du cadavre, la
tâche des sauveteurs fut ardue. La levée du corps, ordonnée par la Justice de
paix du cercle d'Orbe, se heurta aux complications de ce lieu quai
inaccessible.
Finalement,
M. Palmyre Bourgeois, descendu hardiment au fond du précipice, prit la victime
sur ses épaules, et lui- même fut hissé jusqu'au sentier des gorges au moyen
d'un cordage de fortune dressé par les sauveteurs. Fuis le corps fut ramené par
les soins des Pompes funèbres Bourgeois à la morgue de l'hôpital d'Orbe aux
fins d'autopsie. Cet accident tragique a suscité un légitime émoi à Orbe, où la
population vouait une affectueuse considération au disparu. Nous réitérons à la
famille cruellement affligée par ce coup du sort, et plus particulièrement à la
veuve, l'expression de notre sympathie.
Navigation
dangereuse
Gazette de
Lausanne du 2 mai 1966
« Vallorbe : un canot
chavire.
Quatre Yverdonnois,
habitués du bateau avaient projeté samedi après-midi de faire une excursion en
canot pneumatique depuis l’entrée de Gorges de l’Orbe à hauteur du hameau du Day
au dessous de Vallorbe.
Deux d’entre eux prirent
place dans la nacelle, cependant que les deux autres faisaient office de vigie
en logeant le sentier des gorges.
A hauteur de l’usine
électrique de Clées la rivière resserrée entre les rochers fait de dangereux
ressacs. C’est à cet endroit, que le canot balancé comme une coquille de noix
chavira.
Et tandis que Charly
Perrenoud parvenait à s’y cramponner et à gagner finalement la rive en aval
Raymond Collet était projeté par-dessus bord et entraîné par les flots
tumultueux de la rivière et devait disparaître dans les bas fond.
L’alarme donnée à la
gendarmerie, les recherches furent aussitôt opérée par un homme grenouille, mais
devait être interrompue le samedi soir à cause de la nuit. Elles furent reprises le
dimanche et l’infortuné put être ramené à la surface à 16 h. et ramené à son
domicile. »
Gazette de
Lausanne 18 mai 1992
« Montcherand - Cycliste en difficulté
Un cycliste lausannois, M.
Jean-Daniel Desponds, a effectué une chute d’une vingtaine de mètres dans un
endroit escarpé des gorges de l’Orbe, samedi à la mi-journée.
Souffrant de douleurs
dorsales et de contusions multiples, il a été treuillé par un hélicoptère de la
REGA et transporté au CHUV. »
Au printemps 2009, plusieurs bûcherons blessés lors du dégagement des
bois cassés par la neige de l’hiver 2008-2009 dans le fond des
gorges
Et plus récemment :
24 H du
26.10.2010 Accidents de scouts
Le samedi 16 octobre
2010 , un moniteur et une jeune fille d'un groupe scout d'Yverdon dévissent
d'une paroi et font une lourde chute dans l'Orbe près de Montcherand
Ils faisaient de
l'escalade.
Souffrant de
polytraumatismes, ils seront conduits à l'hôpital par
hélicoptère.
Le 16 juin 2017
Un homme fait une chute fatale dans les gorges
Un sexagénaire a été retrouvé sans vie, vendredi (16/06/2017), au lieu-dit Pré Camuz, sur le territoire de la commune des Clées.
Le corps d'un randonneur a été retrouvé vendredi après-midi dans les gorges de l'Orbe (VD). Deux personnes l'ont découvert sur un chemin de terre longeant la rivière, au lieu-dit Pré Camuz, sur la commune des Clées.
Elles ont appelé les secours, qui n'ont pu que constater le décès de ce Suisse domicilié dans le canton des Grisons, a annoncé samedi la police cantonale vaudoise dans un communiqué. Le sexagénaire aurait chuté depuis un chemin situé une trentaine de mètres au-dessus du lieu de la sinistre découverte. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.
En mai 2021
Cycliste blessée secourue dans une rivière par la Rega
Une vététiste a subi un accident en forêt samedi en début de soirée dans les gorges de l’Orbe.
Une femme sur un VTT est tombée d’une dizaine de mètres dans la rivière des gorges de l’Orbe, à proximité de Ballaigues (VD) samedi en début de soirée. Elle est parvenue à s’accrocher à une pierre dans l’eau malgré des blessures modérées. Alarmée, la centrale d’intervention de sauvetage de la Rega a immédiatement engagé un équipage de Lausanne.
00:13
Évacuée à l’aide d’un treuil
Sur la base des informations transmises au moment de l’alerte, l’équipage a embarqué un spécialiste du sauvetage héliporté (SSH) à proximité immédiate du lieu de l’accident. Après avoir reçu les premiers soins médicaux dans le lit de la rivière, la vététiste blessée a été évacuée à l’aide du treuil de sauvetage et a été transportée en hélicoptère à l’hôpital approprié le plus proche pour la suite de sa prise en charge.
Les SSH sont formés par le Secours alpin suisse, une fondation autonome d’utilité publique financée par la Rega et le Club alpin suisse (CAS). Ils sont alertés en renfort de l’équipage Rega à chaque fois que leur aide est requise pour un sauvetage en terrain difficile.
Sauvetage spectaculaire dans les gorges de l’Orbe le 16.7.2022
La chute de plusieurs mètres d’une randonneuse a
nécessité l’intervention d’un hélicoptère de la Rega, samedi, sur le territoire
de la commune de Montcherand.
Publié: 21.07.2022,
20h07 sur 24 H
Les équipages de la Rega ont été
mis à forte contribution cette dernière semaine dans toute la Suisse.
Il a fallu l’intervention de la Rega pour sortir une randonneuse de la
situation très compliquée dans laquelle elle se trouvait samedi 16
juillet. Partie en balade dans les gorges de l’Orbe, elle a fait une chute de
plusieurs mètres sur le territoire de la commune de Montcherand.
Premier arrivé sur place pour porter secours à la malheureuse, le Groupe
de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP) des
sapeurs-pompiers lausannois a décidé de mobiliser la Rega pour une mission de
treuillage en grande profondeur afin d’accélérer la prise en charge médicale de
la malheureuse. C’est que l’environnement de cette gorge courue par les
promeneurs est pour le moins complexe. De par sa composition naturelle – une
succession de falaises abruptes et d’arbres –, mais aussi, à l’endroit de
l’accident, en raison de la présence des câbles de la centrale électrique
installée à proximité.
Descente dans la gorge
Après avoir effectué une reconnaissance des lieux, l’équipage Rega 4 de
Lausanne a choisi de descendre avec son appareil dans la gorge pour y déposer
un de ses hommes sur un rocher émergeant au milieu de la rivière. Ce
spécialiste du secours héliporté a alors pu prendre en charge la patiente, en
vue de l’intervention du médecin. Extraite des gorges de l’Orbe et acheminée
vers la centrale électrique, elle a ensuite été héliportée à l’hôpital.
En avril 2023, la REGA intervient à nouveau
Accident de VTT en juillet 2023
Montcherand: chute mortelle dans les gorges de l'Orbe
Un vététiste a trouvé la mort, lundi dans les gorges de l'Orbe. Le tragique accident s'est déroulé peu avant 13h entre les localités des Clées et d'Orbe, sur le territoire de la commune de Montcherand.
Alors que deux cyclistes circulaient sur un sentier bordant l'Orbe, l'un d'eux a dévié du chemin pour une cause indéterminée et a chuté dans le ravin qu'il longeait. Ne parvenant pas à porter secours à la victime, la personne qui l'accompagnait a alerté les secours. Descendus dans le ravin, ils n'ont pu que constaté le décès de cet habitant du Nord vaudois, âgé de 46 ans.
Une enquête pénale a été ouverte par le Ministère public. Ce dramatique accident a nécessité l'intervention de deux patrouilles de gendarmerie, cinq spécialistes du Groupement d'intervention en milieu périlleux (GRIMP), trois véhicules ambulances du GRIMP avec huit personnes, d'une ambulance du Centre de secours et d'urgences du Nord vaudois et de la Broye et d'un hélicoptère de la REGA. FRA
Quelques crimes et suicides
En 1929, un jeune homme de
la région de Vallorbe est accusé d’avoir tué sa fiancée et jeté son cadavre dans
l’Orbe
Gazette de Lausanne du 6
janvier 1929 et 27 août 1929
Evénements vaudois
1900-1945 p. 226
Un crime à
Vallorbe
Le 2 janvier
1929, à 22h 45, se présentait au poste de police de Vallorbe, Emile R. fermier
au Day, lequel, le visage ensanglanté, portant une blessure sur le nez déclarait
qu’accompagnant son ex-fiancée à son domicile vers 20h30, il avait été assailli
par deux individus masqués qui l’avaient frappé brutalement sans lui adresser la
parole et l’avait laissé sur place où il était resté évanoui jusque vers 22
h.
Quant à son
ex-fiancée, Louise G., il ne savait pas ce qu’elle était devenue.
Mais deux
jours plus tard, le cadavre de la jeune fille est retiré de l’Orbe au barrage
des Usines métallurgiques à la Puaz.
Finalement,
après un interrogatoire serré, Emile R. admet avoir assommé, puis étranglé son
ex-fiancée.
Après son
forfait il a jeté son corps dans la rivière.
Reconnu
coupable en août, il sera condamné par le Tribunal criminel du district d’Orbe à
16 ans de réclusion et à la privation de ses droits civiques
Garde pêche poussé à l'eau vers la tannerie en 1944
Selon la Feuille d'avis, le 22 août 1944, près de la tannerie un dénommé Maillefer pousse dans l'Orbe le garde pêche Pichonnat qui coule à pic.
En mai 1945 Maillefer sera condamné à 8 ans de prison.
Mercredi 23 août 1944 Après le drame d'Orbe Arrêté , l'agresseur fait des aveux complets
Nous avons brièvement relaté, dans notre numéro d'hier, la tragique noyade de M. Louis Pichonnat, 75 ans, retraité, et dit combien ce drame avait soulevé d'indignation à Orbe, Il est maintenant possible de se faire une idée plus complète de la tragédie qui devait coûter la vie à un citoyen fort estimé et de mœurs paisibles. Lundi soir donc, ainsi qu'il en avait l'habitude, M. Pichonnat péchait dans l'Orbe un peu en amont des installations hydrauliques bâtiment des grands Moulins vers la Tannerie. , En cet soit endroit prés du la rive est constituée par un mur qui surplombe la rivière de plus de 2 mètres alors que du côté du chemin de la Tannerie le dit mur — sur lequel notre homme s'était installé — ■ est en très légère surélévation. A une très courte distance, un autre pécheur : l'agresseur Maillefer, âgé d'une trentaine d'années. On sait que les rapports entre ces deux des fervents chevaliers de la gaule n'étaient pas courtois, de tout, au contraire. n'étaient Mais pas que se passa- t-il au juste ? Y eut-il discussion, échange de paroles aigres-douces ou de menaces ? Il n'y paraît guère, des éclats de voix auraient au surplus attiré l'attention! Au reste, l' enquête ouverte par l'autorité compétente fera toute la lumière désirable. A un moment donné. M., ses instruments en mains, s'approcha de sa victime et, d'une bourrée, la précipita dans la rivière profonde. Sans pousser un cri, sans probablement se rendre compte d» ce qui lui arrivait, l'infortuné vieillard disparut dans l'eau boille au dos et canne à pêche en main... Son coup fait et sans s'occuper le moins du monde de sa victime, M. prit le large ; il ne devait reparaître à son domicile que deux heures plus tard... pour s'y faire appréhender. C'est par des enfants jouant non loin du lieu de l agression que le drame a été. connu, passablement plus tard il est vrai. Sitôt qu'elle a eu connaissance de ces faits, la gendarmerie se rendit sur place et s'employa sans retard à rechercher l'infortuné. Tâche difficile en raison de l'obscurité et des moyens de fortune qu'il fallut utiliser. Ce n' est qu'à 23 heures que les efforts aboutirent, L'identification de l'agresseur, par contre, fut des plus aisée, M. n'ayant pas cache son intention, à en croire la rumeur publique, de passer «au jus » son antagoniste. Voulait- il seulement lui faire prendre un bain T Pensait-il que sa victime pourrait s'en tirer par ses propres moyens ou avec l'aide d'autres personnes ? On l'ignore pour le moment. Il n en reste pas moins que l'irrémédiable est plongée accompli dans et le deuil. qu'une famille honorable est
Une nouvelle alarmante
parvenait dimanche, vers la fin de l’après midi à la gendarmerie d’Orbe. Des
promeneurs, avaient découvert sur la passerelle du Puisoir, une poussette
abandonnée et vide.
Des recherches furent
immédiatement entreprises. Elles ne furent pas faciles. On apprit bientôt
néanmoins que la propriétaire de la poussette était une jeune femme d’une
trentaine d’année, Mme Berthe E. domiciliée à Agiez, qui avait disparu dimanche
après-midi du domicile conjugal avec son bébé de sept mois, le petit
Michel.
Au moment où nous écrivons
ces lignes, aucun nouveau fait n’était enregistré concernant cette disparition
et pourtant tout a été tenté pour découvrir les traces de Mme E. et de son
bébé.
Il semble que l’on ne
puisse plus espérer les retrouver vivants. En effet, la malheureuse a quitté le
village en déclarant, comme elle passait devant le café du Barrage qu’on ne la
reverrait plus. »
Le journaliste
avait raison de s’inquiéter,
Le journal du
23 février 1948 annonce que deux détenus des EPO qui se rendaient au travail ont
découvert dans l’Orbe le cadavre du petit Michel.
Beaucoup plus
tard, soit le 13 mars, on retrouve le corps de Mme E.
C’est un
employé du train O-C qui, au moment où le convoi franchissait le pont sur
l’Orbe, en amont des Moulins Rod aperçut la tête d’une femme immergée dans la
rivière.
Quant aux
registres paroissiaux, ils nous apprennent que le petit Michel fut enterré le 26
février 1948 et sa mère le 14 mars à Agiez.
Pont du chemin de fer Orbe –Chavornay au-dessus de
l’Orbe
Le
drame des Gorges de l’Orbe de 1946
Difficile
d’ignorer ce tragique évènement, qui dans la Gazette de Lausanne du 4 janvier
1946 débute par ce titre :
Le
drame d’Orbe – Une chute mystérieuse.
Cet article
explique comment Mme S, domiciliée à Orbe et qui se promenait avec son mari
mercredi après midi vers la grotte de Montcherand avait fait soudainement une
chute dans la rivière.
Le corps ne sera
retrouvé que le lendemain, dans une « marmite » de la rivière.
Grotte de
Montcherand
Crime,
accident, suicide, toutes ces thèses seront évoquées lors du procès de F.S le
mari, qui aura lieu en juillet 1946 et dont nous donnons le compte rendu du
Journal d’Orbe du 6 juillet 1946.
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