Une maison de Vugelles-la Mothe chargée d’histoire
A voir
encore, si vous êtes de passage à Vugelles pour chercher les ruines du château
ou la cascade du Fonteney !
Ce bâtiment construit en 1870 a
abrité un pensionnat de jeunes filles, le pensionnat Steiner
Carte
postale du pensionnat Steiner postée en
1907
En 1919, la maison a été offerte
par Mlle Steiner pour y créer la Maison vaudoise.
Petite histoire de la maison vaudoise de la Mothe
Un
article Gazette de Lausanne du 31 mai 1918
Quelques mois plus tard, La Gazette de Lausanne du 24 octobre
1918 écrit :
La
maison vaudoise
Un
comité d’initiative s’est constitué pour créer une maison vaudoise pour jeunes
filles retardées et anormales.
Un
immeuble a été acquis à la Mothe près Vugelles. Le comité cherche les fonds
pour l’achat du mobilier et pour faire diverses transformations et
installations intérieurs.
Il
a l’intention d’inaugure le 1er février prochain, mais pour cela il
lui faut une vingtaine de mille francs. Il adresse donc un chaleureux appel à
tous ceux qui se préoccupent d’une telle institution.
Les
dons sont reçus par m. J. Delisle, pasteur à Echandens.
Pour
des renseignements et demande d’admission de pensionnaires s’adresser à Mme
Curchod-Secretan à Vevey.
Article repris de "Images et Evénements vaudois 1900-1945"
En 1921 le rapport annuel signale
que la Municipalité d’Arnex qui vient
d’inaugurer un nouveau collège a cédé son ancien matériel scolaire à
l’institution !
Durant les premières années, une
quarantaine de jeunes filles occuperont la maison.
Carte
postale de la Maison vaudoise La Mothe
En 1926 l’institution qui a
besoin de plus de place quitte Vugelles-la Mothe pour s’établir dans la
propriété de Mûriers à Grandson Cette nouvelle école est inaugurée le 9 octobre
1926.
Carte postale de la
Maison vaudoise des Mûriers à Grandson
Fal du
11.10.1926
GRANDSON. — Une inauguration. —
(Corr. part.). Le nouveau home "les
Mûriers » de la Maison vaudoise d'éducation pour jeunes filles retardées a été
inauguré samedi en présence d'un très nombreux public. Dans la belle salle
d'étude au rez- de-chaussée, toute pimpante dans sa décoration modeste, toute
avenante par l'atmosphère chaude et sympathique qui y règne, M. le pasteur
Charles Siordet, du comité a présidé le culte d'inauguration en rappelant à
tous les devoirs de la charité envers les déshérités de ce monde. Quoique
sollicités aujourd'hui de tous côtés, il recommande chaudement, cette œuvre à
la bienveillance de tous cl le public, qui se faisait toujours plus nombreux, y
aura certainement répondu. Cette cérémonie a été encadrée par des chants de
l'assemblée comme, aussi des pensionnaires de la maison. Ces dernières ont fait
tout particulièrement plaisir et leurs mélodies simples, avec paroles composées
sous la circonstance, ont été au cœur des auditeurs qui l'on manifesté par
leurs applaudissements. Dans un court historique, l'orateur rappelle ensuite
les débuts modestes de la « Maison vaudoise » en février 1919, installée tout
d'abord sur les bords de l'Arnon à la Mothe. Cette institution a vu son
activité augmenter à tel point qu'un besoin impérieux de se mettre plus au
large se faisait de plus en plus sentir. Installée dans la belle propriété des
« Mûriers », l'œuvre groupe maintenant 45 jeunes filles, sous la direction
entendue, ferme, mais pleine, de cœur, de Mlle Kernen entourée de
collaboratrices qui se donnent entièrement à leur tâche point toujours facile.
Eparpillé parmi les comptoirs garnis uniquement des produits de la maison le
public a pu aisément se rendre compte qu'à côté de l'éducation intellectuelle et
morale il s'y donnait aussi une instruction manuelle et ménagère très bien
comprise. Des vieux métiers à tisser sortent des toiles de qualité, le surplus
des vastes jardins cl des cultures se transforme en d'appétissantes conserves,
des mains habiles confectionnent des objets utiles et des ouvrages de toutes
sortes. La vente s'est continuée dimanche et nous espérons qu'elle, aura eu un plein succès.
Puis vers 1969, un nouveau
déménagement conduira l’institution vers les bords du Léman.
Une importante subvention de l’AI
permet l’achat du château de Mémise à Lutry où l’institution travaille encore
maintenant.
Copie d’écran du
site de l’école de Mémise
PRESIDENTES ET PRESIDENTS DE L'ASSOCIATION
"Maison vaudoise d'éducation", La Mothe, Les Mûriers, Mémise
1980 - 1987 M. CURCHOD, Vevey
1971 - 1980 Mme CUENDET, Chardonne
1964 - 1971 M. RAPIN, Grandson
1960 - 1964 Mme FAVRE-GENIER, Peseux
1959 - 1960 Mme KLEIN, Grandson
1956 - 1959 Mme DUPLAIN, Grandson
1955 - 1956 Mme DU PASQUIER, Lausanne
1947 - 1955 Mme PORCHET, Lausanne
1935 - 1947 Mme DE BLONEY, Grandson
1928 - 1935 Mme BERGUER, Lausanne
1925 - 1928 Mme CHATELANAT, Veytaux
1919 - 1925 Mme Curchod, Vevey
PRESIDENTS DE LA FONDATION ECOLE DE MEMISE
2014 M. Mottu, Lutry
2011 (juillet) M. Guy-Philippe BOLAY, Lutry, Président ad intérim
2004 - 2011 (juin) M. ANDREANI, Ollon
1993 - 2004 M. AIASSA, Lausanne
1987 - 1993 M. CLAUDET, Lutry
DIRECTRICES ET DIRECTEURS DE L'ECOLE
Dès le 1er octobre 2013 : M. Michel WOZINSKI
2013 - 2013 M. CLERC (ad intérim, Mémise)
2004 - 2013 M. TACK (Mémise)
1984 - 2004 M. MEAN (Mémise)
1965 - 1984 M. EHINGER (Mûriers et Mémise)
1963 - 1965 M. AUBERSON (Mûriers)
1954 - 1963 Mlle ESTOPPEY (Mûriers)
1925 - 1954 Mlle KERNEN (Mûriers)
1924 - 1925 Mlle WENGER (La Mothe)
1919 - 1924 Mme DOLEYRES (La Mothe)
Mais revenons à La
Mothe pour suivre l’histoire de cette maison après 1926.
Photo Schmidt No 45 (4/7/97) La Mothe
Michel
Bonnefoy, Vugelles-La Mothe reconnait cette photo avec ce commentaire :
(«...il s'agit du pensionnat la Vaudoise
dont la première mention sur les archives communales date de 1870 (...)
En 1925-1926 M. R. Lassueur, qui était le
grand- père de M. Yves Lassueur, journaliste, acquiert la propriété.
Dans les années 1970-1975, des promoteurs
(la vendent) à Jean-Michel Cravanzola (...) l'appellation change pour devenir
La Source.
Dans un
des épisodes de la saga de Jean-Michel Cravanzola, la Feuille d’avis de Lausanne du 9.12.1977 note ceci
:
Si les
120 000 circulaires portent leurs fruits — mais cela est douteux maintenant —
Jean-Michel rachètera probablement la totalité des actions (on parle d'un
million 600 000 francs) de la société anonyme Le Château de Corcelles, dont
l'administrateur est M. Jean-Pierre Chatagny, de Fribourg. Cette société ne se
trouverait pas dans une situation financière florissante. C'est pourquoi l'achat
par Jean-Michel et son équipe de son capital- actions constituerait une aubaine. Mais
il faut agir vite... D'où, bien sûr, la nécessité pour Jean-Michel que les gens versent
« 500, 1000 ou 2000 francs (et plus encore si c'est possible) pour que nous
puissions faire face à la situation CETTE SEMAINE», comme il l'écrit dans ses
fameuses lettres. Pour l'évangélisation de l'Europe ? Non, pour acheter le
Château de Corcelles. Et pendant ce temps,
à Vugelles - la - Mothe (près d'Yverdon) où Jean-Michel a acheté, une maison en
février dernier, la commune attend toujours le paiement des droits de
mutation, quelque 5000 francs. « On a patienté, on a écrit, ils nous ont promis
de payer, mais rien n'est venu », déclare le syndic de Vugelles. Il y a un
mois, la commune a mis Jean-Michel aux poursuites. Après lui avoir infligé une
amende de 1000 francs pour avoir procédé à des transformations sans les mettre
à l'enquête auparavant. Une pratique coutumière, paraît-il. De son côté, une
entreprise de meubles, qui a livré des chaises pour le Château d'Hermenches,
attend elle aussi que Jean-Michel lui paie un solde de 6000 francs environ. Et
pendant ce temps, bien sûr, « n'oubliez pas, dit la lettre, qu'Esther et moi,
nous prions pour votre foyer chaque jour ».
Francine Brunschwig
Quelques années plus tard,
c’était le 15 août 2001, la Régie Piguet met le bâtiment en vente pour une
somme de fr 1'390'000.-
Mise en vente de l’ancienne
maison vaudoise en août 2001
Actuellement des appartements ont
remplacé les demoiselles du Pensionnat Steiner, les jeunes filles de la maison
vaudoise, la famille Lassueur et les disciples de Jean-Michel Cravanzola.
Là aussi, si les murs de cette
maison avaient des oreilles et pouvaient raconter leur histoire, ils en auraient
de choses à dire !
Et les Mûriers à
Grandson ?
Abandonnés par l’institution en
1969, la maison a déjà été occupée par de nombreux acquéreurs pour devenir
atelier d’horlogerie, puis l’Espace de formation Sbarro.
Mais si le nom de Sbarro figure
encore sur le bâtiment, le registre foncier révèle le nom d’un nouveau
propriétaire.
La maison des
Mûriers en mars 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire