Pendant des
siècles, l’évacuation des eaux usées du village ne soulève aucun
problème : les machines à laver n’existent pas et les toilettes sont au
fond du jardin. On pose tout de même quelques coulisses ou conduites pour
collecter l’eau de pluie et les égouts, afin de les acheminer aux ruisseaux du
Moulin ou de la Cherreyre. L’eau du ruisseau de la Cherreyre , utilisée pour
irriguer et fertiliser les prairies situées côté bise du chemin, est misée
chaque dimanche pour la semaine.
Certains
n’hésitent d’ailleurs pas à détourner l’eau à leur profit, comme le relate le
procès-verbal de la séance de la Municipalité du 11 février 1840 :
Rapport
contre Pierre Monnier.
Mais, vers
la seconde moitié du XXème siècle, l’allure et le contenu des
ruisseaux collectant les égouts du village commencent à poser problème :
en 1959, les procès-verbaux de la commune utilisent déjà le terme de contre pollution et évoquent les mesures
qu’il faudra prendre.
Le projet Gonthier de 1973
Un premier
projet d’épuration, étudié par le bureau Gonthier est prévu en 1973.
Mais il
finira dans les tiroirs, le coût annoncé de 2,8 millions ayant effrayé les
autorités de l’époque. De plus, la débâcle de la société Epurex a
rendu les gens prudents devant ces investissements importants.
Beaucoup de
frais d’étude pour rien, auxquels s’ajoutera une facture relative à des
sondages géologiques sur un terrain qui ne verra jamais la STEP.
Réalisation des travaux et financement du projet
En 1977,
profitant des travaux de remaniement du vignoble, la conduite Tollion-Le
Breuil est mise en place pour un coût de 84’000 francs. Ces
travaux sont effectués par l’entreprise Bollini.
En 1980, de
timides contacts sont pris avec Orny pour ériger une STEP commune, mais ce
projet de collaboration est abandonné en 1987 : la pente est trop faible
et les canalisations à construire trop nombreuses.
En 1987,
l’aspect nauséabond des ruisseaux du Moulin et du Breuil, ajouté à la pression
des services de l’État relancent le dossier. Un plan d’affectation et un
règlement de construction sont établis, une démarche qui dure de 1987 à mai
1992.
De 1990 à
1991, le bureau Rochat-Lugeon étudie le PALT (Plan à long terme des
canalisations publiques) ainsi que le financement des opérations (partage des
frais entre les propriétaires et les pouvoirs publics). En juin 1991, le Conseil
général donne son accord à ce vaste projet et les travaux pourront commencer.
Mais il faut
noter que le Conseil modifie la répartition des frais entre commune et propriétaires
en allégeant la charge de ces derniers.
La
Municipalité proposait un coût de fr. 4'000.- par unité de logement, le Conseil
l’abaisse à fr. 3’000.-
Quant aux
raccordements privés, la Municipalité souhaitait une participation des
propriétaires de 30 %, le Conseil la supprime demandant à la commune de prendre
en charge la totalité de raccordements privés..
Toutes ces
modifications acceptées par le Conseil général procurent une économie de 414’000
fr aux propriétaires et la même somme en charge supplémentaire pour la commune
qui devra donc faire un emprunt plus important que prévu.
La
participation des propriétaires s’étalera sur 3 ans pour faciliter la chose.
En juin
1992 fr.3.- par m2 construit
En mars 1993
fr. 1’500.- par unité logement
En mars 1994
fr. 1’500.- par unité logement
Les travaux d’épuration de 1991 à 1994
Trois ans sont
nécessaires pour mettre tout le village en séparatif et construire la STEP à la
Gotte, (prévue initialement en Duret).
4’900 mètres
de collecteurs posés, 740
mètres de conduites d’eau potable réparées, 3’000 mètres
de tuyaux pour le gaz installés, tout cela pour un prix de 4’920’000 fr. (moins
1’160’000 fr. de subventions), à la charge de la Commune et des
propriétaires.
Michel Gozel
se souvient encore de ses 132 séances de chantier.
Fouilles et collecteurs
Pas toujours facile faire passer un nouveau tuyau à
travers toutes ces anciennes conduites
On profite des fouilles pour remplacer quelques
anciennes conduites d’eau potable
Mais également pour installer des conduites de gaz
dans le village
Voir
l’article consacré à l’installation du gaz dans ce blog
La station d’épuration
est inaugurée le 24 avril 1995.
La station d’épuration de la Gotte
La Feuille d’avis du 25.04.1995 relate l'événement
Arnex-sur-Orbe :
Station d'épuration inaugurée officiellement
C’est
notamment en présence du syndic Jacques Gauthey, du municipal des Eaux et des
Forêts, Michel Gozel, et du préfet du district d'Orbe, Jacques Resplendino, que
la nouvelle station d'épuration d'Arnex-sur- Orbe a été inaugurée le week-end
dernier. Une cérémonie officielle qu'avaient précédée de nombreuses années
d'études et de travaux.
C'est en
effet dès 1974 que les autorités locales se sont penchées sur l'épuration des
eaux usées du village. Un premier projet abandonné, puis relancé en 1987 avec
l'étroite collaboration de la commune d'Orny avant que les deux villages ne
décident, vu la longueur des canalisations à poser, de construire chacun leur
station d'épuration.
Pour
Arnex-sur-Orbe, ces travaux ont duré de 1991 à 1994 et qui ont consisté à
réaliser 4900 mètres de collecteurs, 740 mètres de canalisations d'eau potable
et 3000 mètres de conduites de gaz. A noter encore que parmi les nombreux
invités se tenait Pierre Chausson, chef du Service des eaux du canton de Vaud.
— (S)
Au début, les boues d’épuration ont été utilisées comme fertilisant pour les terres agricoles, mais cet emploi est maintenant prohibé et il a fallu trouver un autre moyen de les éliminer.
Elles sont
donc conduites à Orbe pour y être déshydratées, ce qui a augmenté les coûts et
la taxe d’épuration.
Alors qu’autrefois,
comme noté au début, c’était une denrée de valeur que les agriculteurs se
disputaient !
Quant au
Ruisseau du Moulin-Vieux, c’est surtout la disparition des porcheries qui lui a
redonné ses eaux claires d’antan.
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