Vipères et Vipérus
Les gorges de l’Orbe possèdent une faune fort
intéressante.
Celle qui nage dans la rivière et qui intéresse les pêcheurs autant
que les hérons.
Mais n’étant pas un grand spécialiste des truites je n’en parlerai
guère.
Il y a aussi quelques chevreuils et chamois, castors, blaireaux et
renards.
Mais cet article présentera quelques incidents rapportés dans la
presse locale et concernant les vipères qui affectionnent les roches de
l’endroit.
Ce sera aussi l’occasion d’évoquer aussi la mémoire de William
Gerbex, appelé Vipérus et grand chasseur de reptiles dans notre région.
Selon Fal du 17 mars 1903
Orbe. — Vipère-aspic.
— M. G. Gaillard veut bien nous écrire d'Orbe les lignes suivantes :
« Un
élève de notre Ecole industrielle communale vient de me remettre un bon spécimen
de la vipère-aspic — la seule que nous ayons dans notre pied du Jura —
recueillie dans les gorges de l'Orbe. Ce serpent mesure 55 centimètres de
longueur. » Celte espèce n'est pas rare dans notre région ; ce qui est plus
rare c'est de l'y rencontrer au mois de mars, se chauffant librement au soleil,
comme c'était, parait-il, le cas ».
Gazette de Lausanne du 1er octobre 1928 :
« AGIEZ. - Encore des
vipères
Deux promeneurs excursionnaient jeudi après midi dans la forêt située
au-dessus du village.
Ils
suivaient un chemin qui aboutit à la clairière aménagée comme place de fête, lorsque une vipère passa devant eux. Dérangée sans doute dans sa course, elle
devint subitement menaçante, dressant sa tête et montrant un dard redoutable.
L’un des excursionnistes, zélé collectionneur et d’un sang-froid parfait eut tôt
fait de se saisir d’une baguette de coudrier au moyen de laquelle il réussit à
s’emparer du dangereux reptile.
Cette vipère de l’espèce gris jaunâtre, assez fréquente dans le Jura
aux endroits pierreux, mesurait 30
cm . »
Un an plus tard, le Journal d’Orbe rapporte un fait assez
semblable.
Un peu de théorie sur ces charmants reptiles tirée du Journal d’Orbe
de 1942 :
Selon Fal du 2 juillet 1942
Montcherand - Attention aux vipères
—
La région des gorges de l'Orbe, avec ses roches surchauffées par le soleil, est
un lieu de prédilection pour les vipères. Les nombreux promeneurs oui aiment
ces endroits déserts et romantiques, comme aussi les baigneurs qui vont se
plonger dans les « marmites » de la rivière, ont pu voir ces derniers jours un
nombre inusité de vipères a qui l'ambiance surchauffée avait donné une vitalité
peu commune. L'un de ces excursionnistes, qui se promenait sans se soucier de
ces reptiles, faillit marcher sur l'un d'eux, lové sur le sentier. Déjà, il
dressait en sifflant sa tête menaçante, quand, avec on beau sang-froid, le
promeneur réussit d’un coup adroitement donné, à le tuer séance tenante.
Il
s'agissait d'une vipère femelle qui allait donner naissance à sept vipereaux.
Et Fal du 12 juillet 1949
MONTCHERAND Attention
aux vipères. —
Un promeneur qui se rendait sur le chemin de
la Tufière, en bordure des gorges de l'Orbe, a trouvé sur son passage une
vipère qu'il eut tout juste le temps d'éviter. Se saisissant alors baguette, il
réussit à tuer le redoutable reptile. On ne saurait assez recommander la
prudence aux promeneurs qui se rendent dans ces parages, car la virulence du
venin de vipère est d'autant plus grande par ces chaleurs caniculaires.
Selon
Fal du 23.06.1952.
Mordue par une vipère (Inf. part.).
—
Mlle
Lotti Hadorn, 20 ans, domiciliée à Orbe chez M. Georges Bloch, se promenait
dimanche après-midi dans les gorges de l'Orbe, lorsqu'elle fut mordue à un
orteil par une vipère. En grand émoi, elle fut ramenée à Orbe et admise à
l'hôpital île celte ville, où on lui fit une injection île sérum. Ce matin, ou
ne pouvait encore se prononcer sur son état.
Les exploits de Vipérus
Impossible d’évoquer les vipères de cette région sans rappeler la
mémoire de William Gerbex, alias « Vipérus », un personnage haut en couleur,
grand chasseur de vipères et qui se promenait dans les cafés de la région avec
ces charmants reptiles vivants et conservés dans une bouteille.
Un journaliste l'avait interrogé en 1936.
Selon
Fal du 26 juin 1935
Les passions dangereuses...
La
chasse aux vipères Nous avons eu l'occasion, hier, de faire connaissance avec
M. William Gerbex, d'Orbe. Mais peut-être ne connaissez-vous pas M. William
Gerbex ?
C'est un chasseur de vipères.
Il est arrivé avec un sac de montagne sur le
dos. Dans ce sac, il y avait une bouteille. Et dans cette bouteille, il y avait
une vipère vivante...
— Je l'ai prise, nous expliqua-t-il, dans les
gorges de l'Orbe. Des dents sont à quadruple crochets. C'est un spécimen très
rare. C’est alors que M. Gerbex déboucha la bouteille...
—
C'est la cent trente-cinquième que je prends cette année...
Le
reptile, devinant l'issue, lentement, se déroula. Puis sa tête triangulaire
sortit de la bouteille. Un glissement, souple, et la vipère se trouvait sur la
table.
—
Voulez-vous voir ses dents à venin '?
Et
M. Gerbex, saisissant le reptile derrière la nuque, l'éleva à la hauteur de son
visage et lui ouvrit la bouche avec une allumette, cependant que l'animal
fouettait l'air, désespérément, de sa queue.
—
Vous n'en avez pas peur ?
Hasarda
quelqu'un.
—
Moi ?
Notre
chasseur prit alors la vipère, la jeta dans sa casquette et posa celle-ci sur
sa tête. C'est certainement une impression que peu de gens ont connue de
sentir, dans son chapeau, un reptile qui se glisse entre les cheveux...
—
J'ai déjà été mordu une douzaine de fois, remarqua M. Gerbex. Tenez, il y a
quelque temps, je vis une vipère dans les pierres. Je m'agenouillai devant elle
et lui présentai le goulot de ma bouteille, m'efforçant de faire entrer
l'animal dans l'orifice. Soudain, la vipère se mit à siffler ! Il y en a une
autre qui n'est pas très loin, me dis-je. Je me retournai, mais ne vis rien.
Tout-à- coup, je sentis une douleur aiguë à la cuisse, c'était le mâle qui
venait de me mordre !
—
Et que faites-vous, lorsque vous venez d'être mordu par une vipère ?
—
Je prends mon couteau et... tac ! Je me fais saigner à l'endroit de la morsure.
Parfois, j'ai brûlé la place avec ma cigarette. Mais, lorsque c'est à la main,
je replie fortement le bras en arrière, afin de couper la circulation. Et je
vais à la recherche d'un docteur. Il est vrai que maintenant je suis un peu...
— Immunisé ? —
Parfaitement.
Une morsure, soignée à ma façon, ne me donne guère que des maux de tête tout au
plus pendant trois ou quatre jours.
—
Comment faites-vous donc pour découvrir les vipères ?
—
Elles se tiennent en général à l'abri de la bise, à l'abri du nord ; l’été,
lorsque le soleil tape dur, elles vont volontiers se cacher au bord des
ruisseaux...
—
Et vous les prenez grâce à cette bouteille ?
—
Oui. Lorsque je vois une vipère dans les rocailles ou sous un buisson, je
glisse mon bâton sous elle et la projette d’un coup un peu plus loin, ou il y a
un peu de terre nue. Ensuite, je la fatigue avec mon bâton. Puis j'approche de
sa tête le goulot de la bouteille. Le reptile hésite ; enfin, il y met le
nez... Je lui pèse alors avec un doigt sur le bout de la queue. Agacée, la
vipère cherche à fuir puisqu'elle ne peut se retourner. Et elle entre dans la
bouteille ! II n'y a plus qu'à mettre le bouchon... Il y a une canule dans le
bouchon, par laquelle l'air entre dans la prison de verre.
—
Elles peuvent vivre là-dedans plusieurs mois et sans manger, affirme M. Gerbex.
Il suffit de temps en temps de les sortir et de les laver... Et M. Gerbex nous
parla de ses grandes chasses :
— On m'a demandé d'aller à Maloja...
Là-bas, j'en ai pris
vingt-neuf en trois jours ! Dans les gorges de l'Orbe, j'en ai eu pris quinze
d'un seul dimanche. Voulez-vous voir peut-être le certificat que m'a délivré la
préfecture d'Avignon, en France ? En une saison, j'ai attrapé 4600 vipères...
Que voulez- vous, j'ai ça dans le sang. La chasse à ces reptiles serait
interdite que je la ferais tout de même... Et M. Gerbex, remettant dans son sac
de montagne la bouteille, dans laquelle se lovait sa dernière prise, s'en alla
vers de nouvelles chasses... M. B.
Voici tiré du
site http://www.herpeto.ch/, un peu plus de
détails sur M. W. Gerbex
Une vipère, une!"
Deux "coquins" de l'herpétologie romande firent largement parler d'eux à l'époque. C'était dans les années 1950 àUne sensation de l'époque que tout vrai lausannois qui se respectait devait tenter au moins une fois... à votre santé!!!
Serge
Monbaron
Gazette de Lausanne du 31 juillet 1937 :
« Montcherand.
Le
fameux Gerbex a été mordu.
M.
William Gerbex, l’audacieux chasseur de vipères, qui a capturé des centaines de
ces redoutables reptiles, s’adonnait jeudi matin vers 11 h à sa recherche de
prédilection aux approches des Gorges de l’Orbe, au-dessus du village de
Montcherand.
Il
réussit à capturer une vipère en la tenant de la main par l’extrémité, car M.
Gerbex qui prend les vipères vivantes au moyen d’une bouteille, avait
l’intention de la jeter dans un endroit dénudé pour lui présenter ensuite sa
fameuse bouteille dans laquelle elle pénètre quelquefois, non sans difficultés.
Mais le reptile fut plus agile et mordit cruellement à la main de M. Gerbex qui
se saisit alors de son couteau et se fit une incision. Puis, comme si rien ne
s’était passé notre chasseur reprit son dangereux métier et ne quitta la place
que lorsque la vipère fut prise selon son procédé classique.
Tout de même pour prévenir un empoisonnement, M. Gerbex se rendit
auprès de M. le Docteur Bezençon qui a procédé à l’inoculation d’un sérum
antivenimeux ».
Notons aussi que l’année suivante, en novembre 1938, donnant une
conférence à une société de pêcheurs à la Brasserie Viennoise M.
Gerbex fut aussi mordu par une vipère amenée là pour la conférence.
Mais ayant perdu connaissance, et vu la gravité du cas, il dût cette
fois là être transporté à l’hôpital Nestlé
Finalement ce sera un accident de vélomoteur qui sera fatal à William Gerbex qui décède le 29 juin 1960
La Feuille d'avis de Lausanne lui consacre deux articles :
Décès d'un célèbre chasseur de
vipères (Cp) —
Le
célèbre chasseur de vipères, M. William Gerbex, vient de décéder à l'âge de 64
ans, à la suite d'un accident de vélomoteur qui s'était produit en fin de
semaine. Il était très connu dans le canton où il avait donné de nombreuses
conférences sur la chasse à la vipère et ses dangers.
I1
avait été 'appelé plusieurs fois à l'étranger pour les capturer.
Fal
du 6.7.1960
Le
curieux métier de W. Gerbex (Ip) — M. William Gerbex, dont nous avons
brièvement signalé le décès, hier, était un original, un indépendant, un ami de
la nature. Il s'était consacré à la chasse aux vipères qu'il forçait à entrer
dans une bouteille qui ne quittait pas son sac de montagne. Il arrivait à en
capturer une quinzaine en une journée, dans les gorges de l'Orbe. On le fit
venir à la Maloja pour nettoyer la montagne de ces hôtes dangereux ; il fut
appelé aussi à Avignon, dont la préfecture lui décerna un certificat. Ce métier
n'est pas sans risques, et Gerbex fut mordu à plusieurs reprises ; alors il
entaillait la plaie et la faisait saigner, ou il brûlait la plaie avec sa cigarette
; il lui arrivait d'aller consulter un médecin et s'en tirait, disait-il, avec
quelques jours de maux de tête. Mais un jour, à la mi-novembre 1924, alors
qu'il faisait une conférence à la Brasserie Viennoise à Lausanne, Gerbex fut
mordu à l'index par un de ses serpents, irrité par la chaleur du local ; il fut
transporté sans connaissance à l'hôpital Nestlé, son cœur, mis à rude épreuve
par les nombreuses piqûres, ayant accusé une faiblesse subite. On l'en tira,
mais ce ne fut pas sans peine. La même mésaventure lui arriva dans un
établissement public de Carouge (Genève), en 1937.
M. Gerbex, qui avait
le cœur malade, avait fait deux séjours à la maison de repos Cottier-Boys, à
Orny ; c'est pendant son second séjour qu'il fut atteint, à fin juin, sur la
route, par un vélomoteur.
La nostalgie des élevages de vipères selon Huguette Chausson
Un peu plus loin que les Gorges de l'Orbe, juste sous ses Rapilles, le village de Baulmes aurait eu jadis un curieux élevage
Dans la Fal du 8.01.1946, Huguette Chausson rappelle la chose dans l'article suivant :
Baulmes,
ses ruines et ses vipères
En visitant la région tic Baulmes, on marche
de surprise en surprise : station préhistorique, débris de l'époque burgonde,
prieuré de Ste-Marie, Il y a eu des
Sires de Baulmes. On a fortifié le passage de Baulmes contre les écorcheurs,
pilleurs d'outre-Jura. Il a existé un château de Baulmes, lequel était plutôt «
fort » que castel. Il y a même eu une sorcière, une » vaudaise ». Elle se
nommait Marguerite Perusset.
(Note . brûlée vive le 29 septembre 1553 à Yverdon)
Décidément, rien n'y manque ! Les constructions du
monastère ont totalement disparu. Il parait pourtant que le patron du village :
St-André, habitait un ermitage sur un haut rocher eu surplomb. C'est pourquoi,
probablement, l'esplanade dominée par cette roche porte le nom bizarre de. « Mistredame
». Immédiatement au-dessus du village, dans les rochers, on trouve encore des
degrés taillés dans le roc. Ils conduisaient sans doute à un lieu de dévotion :
ermitage ou monastère. C'est là, dans ce terrain aride, et bien exposé au
soleil, que mûrissait autrefois la vipérerie. Le nom a d'ailleurs subsisté.
Vers 1750, elle, marchait fort bien, la vipérerie de Baulmes. Les pharmacies y
faisaient leurs provisions de reptiles. Et il s'en consommait '. Il fallait les
attraper vivantes. Dans les hôpitaux, il y en avait toujours quelques-unes qui
grouillaient dans une caisse ou un bocal, en attendant qu'on les utilise. On ne
dit pas qui en prenait soin !
Fort utile, la vipère. Votre enfant a-t-il des
convulsions ? Vite, appliquez-lui sur l'estomac une tête de. vipère. Le fiel, à
raison de deux gouttes est un produit sudorifique.
Le venin combat le choléra, la fièvre jaune,
la rage et la lèpre. La peau de la vipère convenablement séchée et pillée,
entre dans la composition d'une pommade antirhumatismale. La chair, bouillie
soigneusement, produira du bouillon de vipère, de la gelée, du sirop, du vin et
de l'huile. Enfin, et c'est là le meilleur, le cœur et le foie de la vipère
desséchés et broyés, sont l'un des principaux ingrédients de la précieuse «
thériaque » et de l'emplâtre de Vigo.
La thériaque, ça s'utilise les yeux
fermés, messieurs-dames, et en toute circonstance. Elle se compose, de
cinquante-sept substances ; car outre l'opium et l'extrait de vipère, il y a
aussi les correctifs et les adjuvants. Le remède est aussi bien interne
qu'externe. Souverain contre le mal de mer. Infaillible contre les « douleurs »
et les refroidissements. Radical en cas de « maux d'entrailles ». Impossible do
no pas supporter le produit, puisqu'à chaque substance est joint le correctif
qui le neutralise ! Et dire qu'aujourd'hui la vipèrerie de Baulmes est
abandonnée. On ne, cultive plus ces précieux animaux. On leur préfère les
cobras et autres bêtes étrangères. C'est à a y rien comprendre l Remettons donc
les vipères à l'honneur. Réclamons de la « thériaque » dans nos
pharmacies.
Que celui qui possède un bon terrain sec et bien exposé au soleil y
attire ces gracieux reptiles. Il y trouvera son compte, une bonne source de
revenus. Et puis... des vipères, ça ne se déclare pas !
Huguette
Chausson.
Eugène Mottaz dans son Dictionnaire historique du canton de Vaud (1914) signale cette vipèrerie située sur la partie inférieure du bois de Forel, sèche, chaude et rocailleuse.
Dans la Revue historique vaudoise de 1923, il en fait une excellente description depuis sa création en 1713 par le sieur César Gout.
Pour en savoir plus cliquez sur :
La vipérerie de Baulmes
Et en 2014 Vipérus fait des émules vers Macolin
Cliquez :
http://www.20min.ch/ro/news/romandie/story/Il-fait-le-mariole-avec-une-vipere-et-termine-a-l-hosto-16614110
Il fait le mariole avec une vipère et termine à l’hosto
Un élève a été hospitalisé pendant une semaine après avoir joué avec un serpent venimeux.
La vipère aspic (photo) qui a mordu le jeune Bernois est aussi appelée vipère du Jura.
Une faute?
Une promenade scolaire au pied du Jura, la semaine passée près de Bienne, a mal fini pour un élève de 9e année. En se baladant, il a découvert une vipère aspic. Au lieu de s’en éloigner, il l’a prise dans ses mains pour jouer avec. «Ça s’est passé près de la gare de Macolin. Comme il avait déjà de l’expérience avec des reptiles, il n’a pas fait de mouvements brusques et a laissé la vipère serpenter entre ses doigts», explique le prof de gym de l’élève, Pascal Georg.
Selon lui, l’animal a pris peur et l’a mordu lorsque le jeune a voulu donner la vipère à un camarade de classe. L’ado, dont la main a immédiatement enflé, a été emmené en urgence à l’hôpital, où il est resté une semaine. «Pendant deux jours, il n’avait plus de voix, raconte Pascal Georg. Il a pu revenir à l’école, mais son bras est toujours immobilisé avec une attelle.»
Selon Christine Rauber-Lüthy, médecin-cheffe du centre d’information toxicologique de Zurich, un serpent est souvent venimeux s’il a des pupilles en fente verticale. Elle rassure néanmoins: aucun mort n’a été recensé en Suisse après une morsure de serpent ces quarante dernières années.
Suisse
18 août 2015 23:15; Act: 18.08.2015 23:18
Gare aux vipères en cueillant des champignons
Les températures élevées de cet été ont favorisé la prolifération des serpents venimeux. Randonneurs et cueilleurs ont intérêt à faire gaffe.
Cette année, la chance de tomber sur une vipère est particulièrement grande. (photo: DR)
Une faute?
Du jamais vu cet été dans une cabane du club alpin dans le Toggenbourg saint-gallois. A 2000 mètres d’altitude, une vipère se prélassait au soleil sur la terrasse du refuge, alors que des randonneurs étaient présents. Le gardien, Hans Egli, n’a pas souvenir d’avoir vu un tel serpent, de 80 centimètres de long, si haut dans la montagne. Outre les vipères, des couleuvres ont été observées dans le coin cet été.
Chien mordu
Dans la région, un chien a été mordu par un serpent venimeux. «J’étais en train de faire les foins tandis que mon chien, Bobby, gambadait dans les herbes. Soudain, il s’est effondré» Confie Yvonne Hostetter, agricultrice. Son Border collie de 10 ans venait de se faire mordre par un serpent. Il titubait comme s’il avait bu et sa patte a enflé. «Je l’ai conduit immédiatement chez le vétérinaire. Mon chien n’arrivait plus à boire. Il souffrait le martyre et je n’arrivais presque plus à le toucher tellement il avait mal.» Le vétérinaire l’a placé sous perfusion et lui a donné un médicament qui l’a sauvé. «Mais il a frôlé la mort» poursuit sa patronne.
Une année exceptionnelle
Roger Aeberhard, herpétologue à Eschlikon (TG), confirme que l’été 2015 aura été propice à la croissance des serpents. Il confie avoir reçu dix fois plus de demandes d’information sur les couleuvres notamment que durant une saison normale. Avec la chaleur, les serpents sont sortis plus tôt et ont réduit leur activité plus tard, se calquant sur l'activité humaine et ont donc été plus souvent rencontrés par les humains.
Bien s'équiper
Le spécialiste des serpents conseille aux promeneurs d’être prudent ces prochaines semaines et de porter des chaussures et des chaussettes. En cas de morsure, il faut consulter au plus vite un médecin. Bien que ces attaques ne soient généralement pas mortelles pour les adultes, une morsure peut avoir des conséquences funestes pour des enfants. Le problème c’est que peu de gens savent s’ils sont allergiques au venin des serpents. Même conseil aux cueilleurs de champignons ou de petits fruits. Dès qu’on sort des sentiers battus, le risque de tomber nez à nez avec un serpent est grand poursuit-il.
(jeb/jbm)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire