Les cloches
d’Arnex sur Orbe
Chacun
connait les « Trois cloches » de Gilles, chantées par Gilles, par Edith Piaf
avec les Compagnons de la Chanson, par Micheline Calmy-Rey et bien d’autres…
Une chanson qui a aussi été traduite en différentes langues.
Mais
connaissez-vous les quatre cloches du village d’Arnex ?
La
plus ancienne date de 1530, elle est accrochée dans le clocher de l’église.
Depuis
1965, elle est accompagnée par deux autres collègues inaugurées le 24 janvier
1965.
La quatrième est celle
du clocher, elle fut hissée en 1740.
Les cloches de
l’église
Clocher
de l’église rénové en 2007
Les trois cloches de
l’église
A gauche celle de 1530 Au centre celle d'Ernest Bühlmann A droite celle de Marius Bovet
La cloche de 1530
Grace à un moulage réalisé par le pasteur Maire et
transmis à Paul Bissegger, il a été possible de déchiffrer son inscription,
soit :
Ihus
: maria anno domini millesimo
quingentesimo vicesimo decimo.
C'est - à-dire -: Jésus Marie, l’an du Seigneur
mille cinq cent vingt dix (soit 1530).
Moulage
de l’inscription réalisé en 1990
Cette cloche date bien
de 1530. Est-elle à Arnex depuis cette date ?
C’est possible, mais la
preuve n’existe pas.
Les deux autres cloches de l’église
En 1954 est créé le
fonds des cloches.
Ce fonds sera alimenté
durant quelques années par Ernest Bühlmann (1892-1975), fromager, par le
Syndicat agricole et par la
Commune pour une somme totale de 1'000 fr. par an.
En 1964, ce fonds est
augmenté grâce à la participation de
Marius Bovet (1896-1965). Il permet, pour un devis de 15'000 fr., l’achat de
deux nouvelles cloches et l’électrification des sonneries.
Les inscriptions de ces deux nouvelles cloches sont :
o
sur celle de Marius Bovet : Soyez toujours joyeux ;
o
sur celle d’Ernest Bühlmann : Veillez
et priez.
La cloche du milieu qui sonne chaque jour à midi
La cloche du clocher
Ce clocher a été édifié en 1740 au centre de la rue
principale du village.
Les comptes communaux de cette année-là nous donnent
tous les détails concernant le coût de la construction de cet édifice.
Ainsi la cloche et l’horloge sont fournies par M.
Broccard d’Orbe pour le prix de 816 florins.
Coût
de la cloche et de l’horloge dans les comptes de 1740
Malheureusement,
cette première cloche, fondue je ne sais où, n’était sans doute pas de très
bonne qualité, car douze plus tard, soit en 1752, on constate qu’elle est
fêlée.
Il
faut la dépendre et Aimé Devenoge (1694-1770) est chargé de la mener à Jougne,
puis chez le sieur Livramont à Pontarlier où elle sera fondue.
(Note : Durant le 17ème
et le 18 ème siècle, les sieurs Livramont ont produit de nombreuses cloches
pour le Pays de Vaud et Fribourg).
Dans
l’aventure, notre cloche va gagner quelques kilos passant de 140 à 174 kg.
Il
en coûtera 377 florins à la commune, soit 202 pour la refonte et 175 florins
pour le poids supplémentaire.
Pour
bien marquer l’événement on fait apposer sur la nouvelle cloche les armes des
Thomasset et celles des seigneurs d’Arnex, (les armoiries du village ne furent
créées qu’en 1922).
Armes de la famille Thomasset
Vue
du haut du clocher en direction des Alpes
Si
la montée jusqu’en haut du clocher ne vous effraie pas trop : vous pourrez
lire aussi ce commentaire sur la cloche :
Cette cloche a été fondue en 1752
pour la commune d’Arnex à la réquisition de noble et généreux Etienne Louis
Thomasset, lieutenant baillifval et châtelain de Romainmôtier, ancien
gouverneur d’Arnex et de monsieur le juge et justicier Gauthey moderne
gouverneur de l’honorable commune.
Une
inscription complétée par ces quelques vers :
Je compte les heures du jour
Chacun à son devoir j’appelle
Mais qu’on se souvienne toujours
D’être trouvé bon et fidèle.
Inscription
sur la cloche de 1752
De
retour au village, le 1er mai 1752, la nouvelle cloche est rependue
après avoir reçu un nouveau battant et un nouveau marteau pesant 14 livres , soit 6.8 kg.
Cette
brave cloche a finalement fort bien traversé les siècles et sonne encore aujourd’hui les heures du jour et de la nuit, même s’il est vrai que maintenant
elle se repose un peu : depuis 1964, ce sont les cloches électriques de
l’église qui sonnent midi et non plus notre ancien boulanger Victor Bolomey.
Notons
qu’avant les lubrifiants modernes, on utilisait de l’huile d’olive ou de
noisettes pour graisser les articulations des cloches et les axes des horloges.
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