La
route Orbe-Arnex se refait une beauté en été 2014
Route d’Orbe barrée
durant les travaux
Une
route en rénovation, comme d'autres ?
Les travaux au 11 juin 2014
Non, une route pas tout à fait comme les autres, car au cours des siècles son tracé fut parfois âprement discuté.
En 1554, déjà, le tracé exact se discute !
En 1554,
on procède au bornage des chemins de la Maïorie d’Arnex.
Début du transon de
1554 décrivant le bornage des chemins d’Arnex
Une fois
le travail terminé, il est mis à l’enquête de la façon suivante :
Toutes
lesquelles bornes, ainsi qu ici devant est déclaré par les six borneurs devant
nommés à ce commis, trouvées vieilles et aussi de nouveau plantées, le dimanche
dixième jour du mois de juin en l’an mille cinq cent cinquante-quatre par le
commandement du prédit noble Abel Mayor, Châtelain de Romainmôtier ;
honnête Claude Chambretaz, officier du dit Romainmôtier a crié et publié à
haute et intelligible voix, sus le cimetière d’Arnex [qui bordait encore l’église] au sortir du sermon devant l’assemblée.
Toute
demande de modification devant se faire dans un délai de six semaines, ensuite
elles seront validées à perpétuité.
Accepté par
le puissant Noble Seigneur Bénédict de Diesbach, bailli de Romainmôtier, rédigé
par moi Thomasset Claude, notaire juré d’Agiez, résidant à Arnex.
Cette opération permet à certains habitants de demander ― et d’obtenir ―
la modification du chemin vers Orbe. En effet, s’il est maintes fois rappelé dans le
document que le vrai et unique chemin pour aller à Orbe passe sous Montevray,
continue par Saugette et rejoint le territoire d’Orbe, les gens ont déjà pris
l’habitude de monter directement par les Buclars depuis les prés du Posat. Ils
font donc recours et le noble et puissant Bailli Bénédict de Diesbach finit par
autoriser le bornage du nouveau tracé, après
avoir ouï plusieurs doléances pour les dommages que se faisaient par plusieurs
chemins et sentiers par les passants tirant contre Orbe…
Ainsi, deux
ans plus tard, soit en février 1556, la nouvelle variante des Buclars est
tracée et bornée.
Notons qu’à
cette époque, cette petite colline n’est pas encore entièrement défrichée et
qu’il y reste quelques buissons de genévriers.
Bien plus tard, les discussions au niveau cantonal
Au XIXème et
au début du XXème siècle, les autorités vaudoises ont dû préciser le tracé des
routes cantonales et en créer de nouvelles pour améliorer les communications.
Ainsi vers
1820 le tracé devant relier la Sarraz à Orbe suscita moult discussions.
Certains,
dont le village Orny, préconisaient un tracé par la plaine, suivant ainsi une
ancienne voie romaine, l’étraz.
En 2014, une
borne milliaire dressée le long de ce tracé a été mise au jour par Pierre
Monnier près du Pré-Girard
Borne milliaire
du tracé reliant Orny à Orbe
D’autres,
jugeant trop difficile de traverser tous ces marais, préconisaient le tracé par
Arnex.
Par contre,
comme le cite le document IVS VD 12.5 en
page 4, les défenseurs de l’étraz considèrent le tracé du haut de manière moins
positive : « de quelques
manière qu’on s’y prenne le tracé supérieur présentera toujours une pente et
une contre pente choquante pour les voyageurs qui ne trouveront au point
culminant qu’un hameau tel qu’Arnex…,et qui s’étonneront que dans notre siècle des
lumières on ait exécuté tant d’ouvrage et fait une route si disgracieuse dans
l’intérêt local d’un seul petit village… »
En 1864 les
habitants d’Orny reviennent à la charge, La
Gazette de Lausanne du 23 mai 1864 relate les débats du Grand Conseil du 17
mai 1864 :
Des pétitions d’Orny demandent que la route d’Orny aux
Granges d’Orbe soit maintenue à la seconde classe où le débat préliminaire
l’avait placée.
M. Blanchenay au nom de la commission s’oppose à cette
demande de route au bas de la colline.
Avant 1830 elle avait été l’objet d’un long débat
entre MM. Potterat et Milliet qui voulaient que la route de première classe de
Cossonay à Yverdon passât par Orny et les Granges d’Orbe, et M. le lieutenant
baillival Carrard (qu’on appelait alors l’ermite de St. Eloi) qui voulait le
tracé du haut de la colline. Ce fut l’ermite de St. Eloi qui l’emportait et
l’un des principaux arguments qu’il donnait en faveur de la route du haut c’est qu’étant tout en collines elle serait
excellente pour les chevaux de poste, qui se refont les muscles par ces
alternatives de montées et de descentes et que cet exercice contribuerait à
leur amélioration.
Excusez cet épisode, Messieurs, mais il explique mon
vote du premier débat ; j’étais dans le temps partisan du tracé d’en bas et quand M. Briatte a
proposé de classer cette route, j’ai eu pour elle un moment de sympathie ;
mais je me suis mieux informé, je sais qu’elle est dans un état déplorable,
qu’elle n’est viable que pendant les moissons, parce que les gens d’Arnex la
couvrent de planches.
Cette route
qui a sa raison d’être se fera finalement, mais bien plus tard, vers 1945-1947,
en relation avec le syndicat d’amélioration foncière de la partie supérieure de
Plaine de l’Orbe
Article du 5
février 1942
Article du 9
septembre 1946
Article du 16 juillet 1945
Inaugurations des travaux d’améliorations foncières
en juillet 1947
Article de la Revue
du 11 juillet 1947
Fontaine et plaque
commémorative le long de la route Arnex-Bavois
Les ponts sur le Nozon de la
route de Bavois
En été
2018, le petit pont qui franchit le Nozon a été entièrement refait.
Eté
2018, un nouveau pont sur le Nozon.
Quant à
l’autre pont, sur le petit canal, il avait déjà été remplacé en 2015.
Après quelques mois de travaux, au début septembre 2018 la voie en direction de Bavois est libre.
Et voici ce pont tout neuf !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire