L’ancien Château de Bourjod
Il
était situé au sud du territoire de la commune de Pailly. Une zone actuellement en forêt.
Bourjod selon
le DHS
Petite seigneurie démembrée de
celle de Belmont (VD) au XIIIe siècle comprenant Pailly et une partie des
villages de Vuarrens et Vuarrengel. Elle portait le nom de Pailly en 1296,
celui de Bourjod au début du XIVe siècle. D'une branche cadette des Grandson-Belmont,
elle passa successivement par héritage, vente, mariage ou subhastation aux
familles de Cuarnens vers l340, de Billens (l341), de Gruyère (1365), de Blonay
(1377/1382), de Vergy (l414), de Gruyère (1524), de Challant (1553) et de
Martines (1555-1798); après les Cuarnens, elle ne fut plus qu'un domaine
secondaire.
Le château (commune de Pailly),
attesté en 1323, menaçait ruine en 1414; le bourg disparut probablement au XVIe
siècle.
Bibliographie – H. Ammann, «Zwei unbekannte mittelalterliche Städte der
Waadt», in Mélanges d'histoire économique et sociale en hommage au professeur
Antony Babel, 1963, 89-92
Auteur(e): Pierre-Yves Favez
Cet ancien château seigneurial se
trouvait sur un monticule boisé séparant le Sauteruz et le ruisseau du château
ou de la Combettaz, près de leur confluent.
Carte
Comme pour beaucoup de ruines, ses
pierres ont été réutilisées pour de nouvelles constructions : celle de
l’église en 1822 et celle de la laiterie en 1876.
Une partie des
pierres de cette église provient de l’ancien château de Bourjod
Entrée de l'église de Pailly
Dans son ouvrage « Les temples vaudois », Marcel Grandjean dit ignorer si
la date de 1822 correspond à la construction du temple de Pailly ou à un
agrandissement.
Eugène Mottaz nous donne l’historique
suivant de la seigneurie de Bourjod:
La
seigneurie de Bourjod se composait du village de Pailly et d’une partie des
villages de Vuarrens et de Vuarrengel. Elle avait été détachée de la grande
seigneurie de Belmont qui dépendait des Grandson. Le premier seigneur connu de
Bourjod est Othenet de Belmont, fils de Guillaume le Roux (Rufus) de Belmont.
En
1330, il vendait tous ses droits sur les villages de Vuarrens, Essertines,
Villars-le-Terroir, à Girard de Bossonens, chanoine de Lausanne, pour le prix
de 1100 livres. En 1323, Othon et Ebal de Belmont, frères, reçurent en échange
d’une cense, de Girard de Bossonens, chanoine de Lausanne, les fonds situés
sous leur château de Bourjod, le moulin de Pacot et le four de Pailly. Quelque
temps après, la seigneurie passa à Humbert de Billens, seigneur de Palézieux.
Pierre de Billens, fils du précédent, était seigneur du Bourjod en 1360. Il
avait épousé Marguerite de Grandson. Celle-ci devint dame du Bourjod après la
mort de son époux.
Bientôt
après, elle se remaria avec Rodolphe IV, comte de Gruyère. Par son testament,
elle donna 2'000 florins d’or, assignés sur la terre de Bourjod, à sa fille
Jeanne de Blonay qu’elle avait eu d’un premier mariage avec Hugues de Blonay,
sire de Joux. Jeanne de Blonay fut mariée à Vautier de Vienne, seigneur de
Miribel, elle donna par son testament, la seigneurie de Bourjod à Jean de
Blonay. En 1414, Antoine, comte de Gruyère, engagea le château et mandement de
Bourjod, en garantie d’une somme de 5’000 florins qu’il constituait à sa sœur
Catherine, fiancée à Pierre de Vergy, seigneur de Champvent. Il est dit, dans
le contrat de mariage, que le château de Bourjod menaçait ruine. En 1445, Jean
de Vergy était seigneur de Champvent et de Bourjod ; il v avait 80 feux
dans les deux seigneuries. En 1515, Guillaume de Vergy, fils de Jean, était
seigneur. En 1524, Jean, Comte de Gruyère, le devint à son tour, par son
mariage avec Catherine de Vergy, sœur de Jean de Vergy. La famille des comtes
de Gruyère posséda la seigneurie de Bourjod jusqu’à la faillite du dernier
comte, Michel.
En
1553, la seigneurie de Bourjod fut saisie par René de Challant pour 400 écus
d’or, et vendue à Claude Jocet, d’Yverdon, qui fut mis en possession par
l’officier baillival d’Yverdon et par « l’attouchement du verruz de la porte du
grenier du dit Pailliez et par la caption d’une eschine de bois, levée en
icelluy grenier et donnée par le dit officier au dit Jocet ». A la même date,
Pierre Amman, ancien avoyer de Fribourg et Urbain Quisard, seigneur de Crans
obtenaient des lettres de mieux value sur la même seigneurie, le premier pour
1000 écus d’or et l’autre pour 120 écus d’or, dus aussi par le comte Michel de
Gruyère.
La
seigneurie de Bourjod passa plus tard de la famille de Challant à celle des de
Martines, de Perroy, qui la possédait en 1567 et qui l’a gardée jusqu’à la fin
de l’ancien régime.
En
1521, on comptait 14 feux à Bourjod, et en 1558, il y avait 63 feux dans la
seigneurie.
Sur Swisscastel
Visite en avril 2015
Il faut bien
choisir l’accès, car par endroit les grandes falaises de molasse sont
inaccessibles.
Falaises
de molasse
Sur
la crête
De
nombreux fossés sur la colline
Le nouveau châtelain de Bourjod
Sur le haut, une modeste
construction nous rappelle que l’endroit fut de nouveau habité, il y a
quelques années!
Le
nouveau château de Bourjod
Avec
sa cuisine
Et
sa tapisserie d’époque ou gobelin pur soie…
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