Après avoir décrit quelques usines disparues de notre région,
il faut également citer une importante construction, aujourd’hui recouverte par
la forêt.
L’ancien château des Tours près de Vuiteboeuf.
Cet ancien château est cité dans les publications
suivantes :
· Au pied du Jura, Guide archéologique et historique de
Victor-H. Bourgeois
· Le dictionnaire historique du canton de Vaud
· Le Nord vaudois de Ric Berger
· Dictionnaire géographique de la Suisse, tome sixième,
paru en 1910
Dictionnaire historique suisse (DHS)
Dictionnaire historique suisse (DHS)
CHÂTEAU DES
TOURS
Selon
Victor-H. BOURGEOIS (1864-1936) dans son ouvrage
AU PIED DU JURA
Guide archéologique et historique dans la
contrée d’Yverdon et de Grandson
Edité en 1906,
1922 et 1982 (p.113)
A quelques minutes du
village de Vuitebœuf, à gauche du chemin qui, longeant le pied immédiat de la
montagne, conduit à Baulmes, se trouve sur une colline maintenant recouverte de
forêt, les ruines d’un ancien château important et puissant certainement en son
beau temps. C’est le château des Tours, qui a donné très probablement son nom à
cette partie du bois, appelée aujourd’hui le « Bois des Tours ».
Les ruines du château des Tours
sont notées sur cette carte de 1979
Les documents
détaillés manquent sur ce château et son histoire. Il nous paraît certain qu’il
faut y voir le château de Peney qui appartenait également aux Grandson et fut
brûlé dans la guerre de Bourgogne.
A en juger par les
ruines, ce château devait être assez considérable et de la position élevée
qu’il occupait on dominait le pays au loin. Nous possédons un plan des« ruines
du château des Tours », exécuté en 1869, lorsque les vestiges des murs étaient
encore considérables et les vestiges des murs étaient encore considérables et
que du reste il est facile de constater sur place, que l’ensemble comprenait deux
parties distinctes. Au nord une sorte de longue terrasse avec deux grosses tours circulaires, peu
distantes l’une de l’autre, et au sud le corps de bâtiments en forme de
rectangle, avec deux tours ou tourelles du côté de l’entrée, au nord.
Les deux parties
étaient entourées de fossés, encore très visibles en certains endroits. Le
passage qui franchissait le fossé pour réunir les deux divisions en formant
porte est encore parfaitement reconnaissable. Cette porte donnait du corps des
bâtiments sur l’esplanade.
Les angles des fossés
autour du château sont légèrement arrondis, et le côté nord défendant la
terrasse était en demi-cercle, L’emplacement des tours est encore très visible
et s’accuse par des enfoncements du sol en forme de cuvettes, provenant
probablement de l’effondrement des voûtes des sous-sols.
Au sud, devant la face
du château regardant du côté de Baulmes, un monticule élevé surplombe le fossé
bien conservé sur toute sa longueur. ll est probable que les conditions
naturelles du terrain de ce côté-là avaient obligé les constructeurs à
renforcer la défense du château sur un point qui semblait plus exposé que les
autres. Que ce tertre soit naturel ou artificiel, il n’en existe pas moins et
pouvait certainement être utilisé pour la défense, à moins qu’il ne se soit
formé par un amas considérable de débris de constructions, effondrés et
recouverts peu à peu de végétation.
Nous ignorons si des
fouilles ont jamais été pratiquées en ce lieu. Il est certain qu’elles ne
manqueraient point d’intérêt.
On a trouvé dans le
Bois des Tours un superbe bronze, un Mercure aux yeux d’argent, qui fut donné
au musée par le propriétaire.
Signaux avec le
Château de Ste-Croix
Une autre question se
pose à notre curiosité, dont nous avons déjà parlé à propos du château de Sainte-Croix.
Les deux châteaux des Tours et de Sainte-Croix étaient-ils en communication par
des signaux optiques, l’un avec l’autre, tous deux appartenant aux
Grandson ?
Aujourd’hui les
bâtiments des deux édifices ayant disparu, on ne voit plus d’un emplacement à
l’autre ; mais il nous paraît fort probable et même certain que, lorsque
les tours des deux forts s’élevaient fièrement sur leurs points dominants, on
devait se voir de l’un à l’autre et communiquer par signaux. De même avec le
château de Champvent peu éloigné et très visible depuis les Tours.
Dans le Dictionnaire
historique du canton de Vaud ( E. Mottaz 1921) , on trouve un Article
signé V-H. Bourgeois
TOURS (Château des). (Page 700)
Commune de Vuitebœuf,
cercle de Baulmes, district d’Orbe.
A quelques minutes au
S. du village de Vuitebœuf, sur la rive droite de la Baumine, se trouvent, sur
une colline boisée, les ruines du Château des Tours, qui a donné son nom à la
forêt qui l’environnait, le Bois des Tours. Les documents détaillés manquent
sur ce château et son histoire, mais il est certain qu’il faut y voir l’ancien
château de Peney, ce village n’étant du reste qu’à 1 1/2 km. vers l’Ouest.
Ce château appartenait
aux Grandson comme ceux de de Champvent et de Ste-Croix ; il commandait
avec ce dernier, le passage du Jura. Il fut détruit à l’époque des guerres de
Bourgogne.
Il ne reste que peu de
traces visibles du château des Tours.
Selon Ric
Berger (1894-1984) dans son ouvrage « Le
Nord vaudois » réédité en 1985 (page 69)
Le château
des Tours
Vuitebœuf, la dernière
étape dans la plaine avant de grimper à Sainte-Croix, possède quelques
curiosités architecturales.
Tout d’abord une
étonnante église du début de ce siècle, la tour du hameau de Peney, reste d’une
église gothique démolie ; de belles façades jaunes en pierre du
Jura ; et enfin, caché au haut d’une colline entre les deux chemins qui
conduisent à Baulmes, les ruines d’un important château moyenâgeux, dit « Des Tours».
Si on l’appelle encore
ainsi c’est qu’il a eu autrefois des tours bien visibles de loin Aujourd’hui,
hélas, il n’en reste quasiment rien, malgré la place qu’il occupe dans l’histoire
vaudoise. Victor Bourgeois, dans son «Guide du pied du Jura» lui consacre deux
pages et croit y reconnaître le château de Peney qui appartenait aux seigneurs
de Granson et qui fut brûlé pendant les guerres de Bourgogne, et jamais
reconstruit.
A cette époque il ne faisait
pas bon être du côté des vaincus !
Pourquoi un château de
Peney et non de Vuiteboeuf ? Les ruines sont pourtant beaucoup plus proches
de la dernière localité. C’est que primitivement, le village de Peney était
plus important que Vuitebœuf qui s’est développé plus tard à cause de sa
situation, de ses moulins au bord de l’Arnon. Alors qu’au Moyen Age Vuitebœuf
n’était qu’un hameau de Peney, aujourd’hui c’est le contraire.
Le Château moyenâgeux
de Peney-Vuitebœuf date probablement de l’époque gothique (1200- 1500) puisque
ses tours étaient rondes et que les tours rondes n’apparurent chez nous qu’au
Xllle siècle, sous l’influence de la Savoie.
Sous la forêt qui
couvre aujourd’hui la colline dite des Tours, les ruines qui parsèment le
terrain permettent difficilement de reconstituer le plan du château. Bourgeois
avait réussi à s’y reconnaître à l’aide d’un plan dressé en août 1869, et qu’il
n’avait malheureusement pas publié dans son guide.
Plan de 1869
Grâce à l’obligeance
de M. Henri Deriaz, juge de paix à Baulmes, qui nous a procuré ce précieux
plan, nous avons pu reconstituer l’aspect des lieux en 1869 en vue à vol d’oiseau,
ce qui permet aux visiteurs de se rendre compte de l’importance de ce château
féodal.
Cette forteresse était
composée de deux parties distinctes allongées parallèlement au Jura, et entourées
de fossés encore reconnaissables aujourd’hui sous les arbres. Au nord une
longue terrasse, flanquée de deux tours rondes, se terminait en demi-cercle du
côté du village. Les tours ont disparu mais leur emplacement est marqué par des
cuvettes provenant, affirme Bourgeois, de l’effondrement des voûtes des
sous-sols.
Au sud, le château
proprement dit avait un plan rectangulaire arrondi aux angles. Le passage surélevé
qui franchit le fossé entre le château et l’esplanade aux deux tours est encore
fort bien marqué sur le terrain.
Enfin au sud du
château, mais toujours à l‘ intérieur du fossé, se dresse un monticule élevé,que
l’on croit avoir été une défense du côté le plus exposé aux attaques
Il faudrait fouiller
toute la colline pour reconstituer le plan du château d’une manière sûre, car
en 1869, il y avait déjà quatre siècles que les murs mouraient lentement. Si, à
cette époque, on avait eu un peu des égards que l’on voue maintenant aux
monuments du passé, bien des ruines seraient parvenues à nous en meilleur état.
Du moins devrait-on se hâter de sauver le peu qui reste en le plaçant sous la
protection de l’Etat.
Dans la Feuille d'Avis du 21 octobre 1963, en page 44, Ric Berger fait paraître un article sur ce château. Article qui reprend en grande partie le texte ci-dessus.
Un relevé
archéologique des lieux
Il n’y a jamais eu de fouilles sérieuses de cette
ancienne bâtisse.
Mais on peut trouver un relevé des lieux assez
sommaire sur le site suivant :
http://www.archeoplus.ch/fr/archeo/vuiteboeuf/vuiteboeuf-fr-index.htm
Pas beaucoup d'autres sources
Il faut avouer qu'il est assez difficile de trouver d'autres mentions de ce château.
Dans son ouvrage sur les Dynastes de Grandson de 1866, de Charrière n'en parle pas.
Il est vrai qu'il s'est penché surtout sur la généalogie de cette famille qui a marqué l'histoire vaudoise.
Pas beaucoup d'autres sources
Il faut avouer qu'il est assez difficile de trouver d'autres mentions de ce château.
Dans son ouvrage sur les Dynastes de Grandson de 1866, de Charrière n'en parle pas.
Il est vrai qu'il s'est penché surtout sur la généalogie de cette famille qui a marqué l'histoire vaudoise.
Le site n’étant pas très éloigné, une petite visite s’impose.
Mais disons-le tout net, ce n’est pas très spectaculaire durant la période de végétation.
Depuis des siècles d’abandon, la forêt a repris ses droits
et sans le petit croquis cité par Ric Berger il est impossible de reconstituer les
différentes parties de ce château.
Mais le monticule côté Baulmes est bien visible.
Monticule côté Baulmes
Quelques restes de murs plus ou moins apparents
Restes de murs fortement arasés
Mais quelques nouveaux habitants, renards ou blaireaux ont
repris possession des lieux
Entrée du terrier d’un archéologue à quatre pattes.
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