Les guets
Attachons-nous à examiner quelques instants le travail des guets, une fonction aujourd’hui disparue.
Les diverses tâches qu’implique cette fonction évoluent au cours des ans, mais la tâche principale est de surveiller tout début d’incendie et de faire régner l’ordre dans le village durant la nuit.
Le cahier des charges fort complet de 1835 nous donne une bonne description de cette fonction communale.
Cette année-là, la place est mise au concours en ces termes :
Conditions sous lesquelles la municipalité fait miser au rabais à tant par nuit pour l’établissement de deux guets qui seront chargés de la Police dans la Commune jusqu’au premier janvier prochain.
1° Pour être guet il faut savoir lire et écrire.
2° Les deux guets qui seront nommés devront faire le guet, l’un avant minuit et l’autre après.
3° Ils devront crier les heures en commençant à neuf heures en hyver et 10 heures en été.
4° Ils devront veiller, sous leur responsabilité à ce qu’aucun désordre ni scandale qui pourroit troubler la tranquillité des citoyens n’ait lieu dans la commune.
5° Ils seront chargés de veiller à la police de l’auberge et des pintes, s’il en survenait, et devront en faire évacuer les buveurs pendant le service divin, et tous les soirs dès les dix heures pour le plus tard.
Ils devront même faire une seconde tournée à l’auberge pour s’assurer si les buveurs ne sont point rentrés.
6° Ils devront prendre note de tous ceux qui seront trouvés dans le village sans être porteur d’une lumière, et devront faire à la Municipalité un rapport par écrit, dès le matin de tous ceux qu’ils trouveront en contravention aux règlements de Police ou à commettre quelques désordre dans la commune.
7° Les deux nommés devront se rendre aujourd’hui ou demain auprès de Monsieur le préfet pour solenniser le serment et entrer en fonctions immédiatement.
8° Il leur sera fourni pour corps de garde la chambre de Jolivat et deux chars de bois pour se chauffer, qu’ils devront couper à la forêt du Chanay, la Municipalité les fera voiturer.
9° La Municipalité se réserve le choix des miseurs, et de révoquer sur le champ celui qui manquerait à son devoir.
En 1836, pour stimuler leur zèle, les guets touchent le tiers des amendes en plus de leur salaire.
Mais si le travail n’est pas correctement effectué ce sont eux qui sont mis à l’amende, ainsi David Gauthey et Emile Gozel écopent de 20 batz d’amende pour avoir oublié de crier minuit dans la nuit du 24 au 25 février 1837. Cela n’est pas rien : 20 batz représentent le salaire de dix nuits !
En 1846, le nombre de guets passe à quatre et un Chef de Police est nommé pour faire la ronde et surveiller les guets. Samuel Conod assure ce poste pour 18 £ par an.
Veiller à la police des auberges et des pintes
Le manteau pour les guets
Soucieuse de la santé de ses collaborateurs, la Municipalité délivre en 1864 un manteau pour les quatre guets, mais avec charge de le payer s’ils venaient à le perdre ou le déchirer. Ce beau manteau est estimé à 67 fr.
Evolution de la fonction
Vers les années 1870-1880, la fonction des guets et de la surveillance des auberges est assumée par le garde de police et, en 1877, on désigne toute une série de personnes comme gardes d’incendie ou sauveteurs en plus des pompiers.
Mais en 1896, on nomme à nouveau deux guets : Bonzon Frédéric dit Fritz (1833-1908) et Bovet David. Et, comble du luxe, en 1898 on leur achète un nouveau manteau, car il semble que celui de 1864 est fort usagé !
Au début du 20ème siècle la tâche des guets est reprise par le garde-police.
Surveiller l'ordre public
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